jeudi 6 octobre 2011

à propos de François Hollande


F.H. Est le favori des sondages. J'ignore ce qu'ils valent, ces sondages et propose de ne pas se laisser influencer par eux : notre avenir collectif est trop important. Est-ce à dire que F.H. est trop lisse et trop consensuel ? C'est à voir : ayant lu son principal bouquin dans le contexte des primaires – voyez notre bibliographie -, je pense qu'il est solide et non pas opportuniste au sens d'adapter sa pensée aux calculs de communication : il dit ce qu'il pense et, s'il est élu, il agira en conséquence.
Certes, lorsqu'il indique qu'il ne remet pas en cause le capitalisme, en disant notamment « même les chinois s'y sont ralliés », je trouve cet argument bien faible : les chinois, pas bêtes du tout, n'en sont pas pour autant un modèle économico-politique attractif. Et nous devons, je crois, travailler à « dépasser » le capitalisme. Libé de ce matin rappelle un mot d'Antonio Gramsci : « Il y a crise quand l'ancien monde ne veut pas mourir et que le nouveau monde ne peut pas naître ». Parmi les italiens, je préfère Antonio à Berlu.
F.H. est un « réaliste ». Il pense que nous, les français, ne sommes pas prêts à une coûteuse lutte solitaire contre la finance internationale, et n'a pas une vue claire de son résultat possible ; à vrai dire il pense sans doute qu'une telle lutte aurait pour résultat une victoire de la gauche trop courte (dans la durée). Mais il pense qu'il y a cependant beaucoup de choses utiles à faire ici et maintenant, dans le rapport de forces tel qu'il est. Il n'a pas tort sur ce dernier point et les primaires ont bien montré, je crois, que sur une large part des mesures concrètes à prendre, l'ensemble des socialistes – et des radicaux de gauche – ont un large consensus, qui peut aller bien au delà des sympathisants stables de ces formations.
Un point caractérise la pensée et la stratégie de F.H. : plutôt que d'user à tout propos, voire hors de propos, de l'autorité présidentielle, il convient de laisser une large place à la négociation entre les partenaires sociaux, notamment dans deux domaines importants : les salaires et les retraites. Laisser toute sa place à la société civile, ne pas user de manière excessive et illusoire du pouvoir politique est certes pertinent. Mais peut-on oublier que les négociations inégales entre les détenteurs du pouvoir économique et ceux qui craignent pour la pérennité de leur emploi ne peuvent que difficilement donner lieu au progrès ? Peut-on oublier les « one Euro jobs » (emplois payés un Euro par heure) obtenus en Allemagne par la négociation ? Le pouvoir politique est aussi un moyen de rétablir quelque équilibre dans la capacité de négociation de ceux qui n'ont que leur travail pour vivre. Se débarrasser de certaines questions en confiant la réponse au Contrat issu de la négociation entre partenaires sociaux n'est pas la voie royale pour les résoudre.
Sa priorité à la jeunesse est sincère : il est stupide de penser qu'il souhaite généraliser à tous les domaines le coup de pouce budgétaire qu'il propose pour l'éducation.
Prétendre qu'il est inexpérimenté parce qu'il n'a pas été Ministre est un bien faible argument : il a pris part à bien des décisions, même si ce n'est pas comme Ministre. Qu'il ait un coté "neuf" n'est pas un handicap. Ceci dit, sa gestion du secrétariat du Parti Socialiste apparaît à beaucoup, dont l'auteur de ces lignes, moins convaincante que celle de M.A..
F.H. est honnête, jusqu'à preuve du contraire – pratiquons au moins le crédit d'intention - intelligent (de beaucoup de choses, pas de tout), et il cherche vraiment à redynamiser « le rêve français » plutôt qu'à le brader. Si nous, les votants aux primaires citoyennes, le choisissons, nous travaillerons avec lui.
Petite note personnelle ; une de mes soeurs vit (depuis dix ans) en Corrèze, venant plutôt d'une culture versaillaise. Elle témoigne de la réalité et de l'intérêt de l'action en Corrèze de F.H. en faveur de la jeunesse.

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