lundi 18 juin 2012

Législatives : second tour


Voici les résultats dans la cinquième circonscription de l'Essonne et, pour comparaison, à Bièvres :


Maud Olivier, PS, est élue Députée de la cinquième circonscription de l'Essonne.

La photo ici présentée a été prise aux Ulis le 17 juin à 22 heures 21 par mes soins.

Nous remercions vivement toutes celles et tous ceux qui par leur travail, par leur soutien et par leur vote ont permis l'élection de Maud Olivier et ont donc choisi de donner à François Hollande les moyens du changement.
Dans l'Essonne sont élus :
Six Députés PS : Manuel Valls, Michel Pouzol, Maud Olivier, François Lamy, Thierry Mandon, Marek Boutih
Une Députée  EELV : Eva Sas
Deux Députés UMP : Frank Marlin, Nathalie Kosciusko-Morizet
Un Député «divers droite » (DLR) : Nicolas Dupont-Aignan.
En termes plus synthétiques, 7 députés de la majorité présidentielle, 3 députés d'opposition sont élus dans l'Essonne.
Au niveau national, voici une photo du résultat : [pour agrandir cette image du Monde daté du 19 juin, cliquez dessus]

Il y a eu 44% d'abstentions, c'est beaucoup. Le PS obtient à lui seul la majorité de l'Assemblée Nationale, l'UMP perd une centaine de sièges,  l'extrême droite obtient trois sièges (dont deux FN), le MODEM est très affaibli (sans doute à trois sièges), le Front de Gauche obtient dix sièges, ce qui est insuffisant pour former un groupe parlementaire. EELV obtient 18 sièges, le Nouveau Centre 14 sièges.
Globalement, le gouvernement est soutenu par une majorité parlementaire claire. Je choisis cette manière de dire plutôt que « dispose d'une majorité parlementaire » ; je préfère que le gouvernement ne dispose pas de l'Assemblée Nationale mais que cette Assemblée soutienne le Gouvernement dans son travail. Ce n'est pas une question de mots mais de pratiques.
La majorité parlementaire, certes forte en tenant compte de la majorité de gauche au Sénat, n'atteint pas les trois cinquième (alias 60%), ce qui ne permet pas à la dite gauche de modifier la constitution sans alliés dépassant la majorité présidentielle. Le nécessaire relatif consensus dans ce domaine n'est pas atteint avec les seules voix de gauche. Il faudra donc être très convaincants pour étendre le vote aux municipales à certains étrangers, par exemple.

Commentaires

L'association du système de scrutin au comportement des électeurs amplifie les mouvements. C'est une bonne chose que le gouvernement n'ait pas à marchander les moyens de son action, ce serait une mauvaise chose qu'il n'écoute que lui-même. L'aspect « rouleau compresseur » doit être tempéré par une écoute attentive d'abord des autres élus de gauche, plus généralement de tous les élus. Ceci dit, lorsqu'il y a divergence totale sur les causes de nos problèmes, il n'est pas possible de mettre en œuvre des solutions consensuelles. Selon que la cause du problème est la paresse et l'inconscience du peuple ramolli ou la cupidité des financiers, les solutions ne sont pas les mêmes.
J'entendais une copine bien biévroise dire qu'il était tout à fait possible d'être écologiste et de droite, que ça n'a rien à voir. Ce n'est pas l'avis de la majorité de l'écologie politique qui pense, semble-t-il avec quelque raison, que la préservation de la planète, dont nous-même dépendons quelque peu, est peu compatible avec la fuite en avant perpétuelle nécessaire à la finance. Mais, à mon humble avis, une idée proche de la sienne quoique distincte n'est pas sans fondement : être de gauche ne garantit pas un comportement écologiquement optimal. Encore faut-il, notamment, parvenir à sortir de la nécessité d'une croissance gaspilleuse pour inventer disons une croissance intelligente. Ce n'est pas gagné et la culture de gauche n'a pas totalement métabolisé les limites de la planète, qui lui apparaissent parfois comme de bonnes idées à examiner plus tard, lorsque les urgences seront traitées. Nous devons donc certes écouter nos amis d'EELV (ou même d'écologistes cherchant à se dégager de l'alternative gauche-droite), et surtout réfléchir nous-mêmes.
Le centre a été laminé par la bipolarisation. Il est vrai que la position de François Bayrou, partageant l'analyse économique avec la droite mais partageant cependant le gros des valeurs humanistes de la gauche, est difficile à tenir à la fois dans la pratique, dans la théorie et dans l'opinion des électeurs.
Le centre droit n'est-il qu'un faux nez de la droite la plus classique ? Pas sûr, ou du moins cela dépend de ce que l'on appelle la droite classique : il est différent de la droite extrême incarnée par le FN et une fraction actuellement non mesurable de l'UMP. Que va-t-il sortir de la traversée du désert de l'UMP ? Moi pas savoir, moi étranger à l'ump.
Et la gauche de la gauche ? Il y a plusieurs choses à faire ensemble ; j'en vois surtout deux : coopérer dans de nécessaires actions de résistance (on appelle ça des luttes), confronter nos recherches sur quelques facettes de la société humaine à construire.
L'essentiel est : le gouvernement va pouvoir s'ajuster rapidement ; l'Assemblée Nationale également : remplacement des Ministres par leurs suppléants, mise en place des cabinets, des assistants parlementaires, des commissions, d'une partie de la haute administration, des liens avec « le terrain ». Rendons hommage à Maud Olivier pour son engagement à ne conserver aucune fonction exécutive ni au Conseil Général ni en Mairie. Aidons la à ce que ce choix du non-cumul ne signifie pas se couper du terrain. Faisons en sorte que nous ne soyons pas surtout un « terrain » que labourent des élites mais un terrain où germent et se développent les forces d'innovation – pas seulement technologique, également sociales et démocratiques - ; que le peuple avec son travail, qui est la vraie poule aux œufs d'or, avance en maîtrisant de mieux en mieux son devenir, plutôt qu'en se laissant bercer par la communication du type « faites moi confiance, c'est trop compliqué pour vous ».
Bon. On va se reposer un peu ; puis on va s'occuper d'éviter que les élus ne se croient tranquilles pour cinq ans ; celles et ceux que nous apprécions ne sont pas dans cet état d'esprit. On va se faire écouter ; ça suppose aussi que l'on ne se laisse pas aller à penser et dire trop de bêtises, que l'on ne remplace pas nos têtes par nos réflexes ; que l'on progresse dans les débats qui nous traversent nous-mêmes, dans ceux que d'autres ont déjà explorés ; que l'on ne se laisse pas récupérer par TINA : there is no alternative, il n'y a pas d'alternative au pouvoir des marchés financiers. Mais si, il y a des alternatives. Nous venons de dégager un peu d'espace pour cela, en dégageant la droite. Il faut s'en servir, de cet espace.

vendredi 15 juin 2012

Un billet de Maud Olivier sur le plateau de Saclay

Nous transmettons ci-dessous un billet d'humeur de Maud Olivier, qui rappelle quelques réalités. Ne craignez rien : Maud Olivier ne fait pas que des billets d'humeur. Mais parfois, la courtoisie ne suffit plus et l'on ressent la nécessité de hausser le ton.
Les mensonges de M. Hocquard
Sur le métro aérien:
Le candidat UMP feint d’ignorer que la Société du Grand Paris, chargée de mettre en œuvre la future ligne, est présidée par ses propres amis politiques. Faut-il rappeler que c’est André SANTINI, membre du même parti que M. Hocquard, qui préside la SGP ?
A la faveur de la campagne électorale, le candidat UMP clame haut et fort qu’il est favorable à l’enterrement du métro. S’il avait eu une quelconque capacité à se faire entendre, il aurait été préférable qu’il en use auprès de ses amis de l’UMP, M. Santini en tête. 
La réalité, c’est que demain, si je suis députée, j’aurai les moyens d’agir auprès de Mme Cécile DUFLOT, Ministre qui assure la tutelle du Grand Paris, et auprès de François Lamy, Ministre de la Ville, pour que les doléances légitimes des habitant-e-s et des élu-e-s sur le futur métro soient prises en compte.
A la démagogie électoraliste de M. Hocquard, je répondrai par le pragmatisme et le travail de fond sur ce sujet, comme sur les autres.

Sur la préservation des hectares agricoles du Plateau de Saclay:
Dans les années 1990, M. Trimbach, Président du District du Plateau de Saclay (DIPS – future Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay) avait fait voter par l’ensemble des élus du DIPS une demande de protection de 2000 hectares « au moins » des terres agricoles du Plateau.
Le DIPS est transformé en CAPS en 2003. François Lamy, nouveau Président, demande alors la protection de 2100 hectares. Le président de la CAPS saisit ensuite à la fois l’OIN et la Région Ile-de-France pour signifier le vote unanime de l’ensemble des élus dela CAPS appuyant cette demande. 
En parallèle, une commission permanente mise en place par François LAMY a travaillé pendant un an pour délimiter et construire une carte des terres agricoles. Celle-ci a fait l’objet d’un vote d’approbation par l’ensemble des membres de la commission. Elle a été annexée au projet de révision du Schéma directeur de la Région Ile-de-France et communiquée pour prise en compte à l’Etat. Cette commission était composée de l’ensemble des agriculteurs du Plateau, des directions départementales de l’Agriculture de l’Essonne et des Yvelines, dela SAFER et des associations concernées.
La Région Ile-de-France a approuvé son Schéma directeur (SDRIF) en 2008. Il reprend cette formulation : « au moins 2100 hectares plus les 200 hectares au nord/ouest de Toussus le Noble ».
C’est donc bien à l’initiative de la Gauche et grâce à ses collectivités que cette carte des 2300 ha a vu le jour et a été entérinée, y compris par l’Etat.

La commune de Bièvres a quitté la CAPS :
Le départ de la commune de Bièvres s’est produit au lendemain de l’élection de François Lamy, qui a obtenu la majorité des voix des élus, contre… M. Hocquard. L’argument mis en avant à l’époque pour justifier ce départ était le refus que la CAPS ne se transforme en « communauté d’agglomération ». Résultat, Bièvres appartient aujourd’hui à la communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc, et le poids de sa commune est complètement dilué face aux grandes villes des Yvelines. En réalité, ne supportant pas de voir la CAPS passer à gauche, il a préféré sacrifier les intérêts de ses propres habitants, par sectarisme et pour se retrouver dans une intercommunalité de droite !!! Drôle de conception de l’intérêt général…
Il fait aujourd’hui porter le chapeau à son prédécesseur, en omettant de rappeler qu’à cette époque il était bien membre du conseil de la Communauté de communes du Plateau de Saclay, au même titre que l’ancien maire de Bièvres.


Comme pas mal de gens, HH est meilleur (ou moins mauvais, comme vous voudrez) lorsqu'il pose des questions, comme à la fin de son éditorial concernant le logement sur le site municipal, que lorsqu'il tente de donner des réponses... 
Ceci dit, le dernier tract de HH où il quitte sa posture relativement modérée pour déverser des flots de bave bien peu fondés sur la réalité de l'action de Maud Olivier en particulier et de la gauche en général témoigne surtout, espérons le, d'une forme de panique. La principale volonté de ses semblables est le soutien à la volonté des gestionnaires de la fortune amassée par la confiscation des fruits du travail, qu'ils appellent "les marchés" ; la situation de plus en plus catastrophique des peuples du sud de l'Europe n'est que la caricature et l'annonce de ce qui nous attendrait si nous, les électeurs, leur rendions tout le pouvoir : soutenir la finance devenue un groupement d'usuriers, écraser les peuples. Relisez le message précédent : ils s'appliquent à renverser la perception et la compréhension de la réalité et veulent sauver les profiteurs en accusant leurs victimes. Ils font semblant de prendre la prison pour une école de vertu. Ils défendent "la famille" mais lui ôtent les moyens de soigner ses membres. Ils sidèrent les anciens immigrés devenus français (j'en suis un) qui se croyaient chez eux. Espérons qu'ils ne convaincront que ceux qu'ils aveuglent encore. Pour ma part, ce que j'en dis n'est pas le fruit d'une quelconque idéologie, mais de l'analyse des données socio-économiques. Il semble bien que HH fasse partie de ces "experts" qui s'appliquent surtout à nous faire prendre des vessies pour des lanternes et vice versa. Il nous appartient de sortir de cette tristesse et de calmer ces discours en manifestant par nos votes que nous ne sommes pas dupes.

mercredi 13 juin 2012

La poule aux oeufs d'or


J'entendais il y a un instant sur France Culture, qui laisse encore s'exprimer – cela est nécessaire et cela durera – de braves gens intoxiqués par les évidences de pseudo-économistes, j'entendais donc Alain-Gérard Slama expliquer que la position de François Hollande, voulant « faire payer les riches » c'était tuer la poule aux œufs d'or. Le pauvre homme (FH) est, dit-il en substance, aveuglé par l'idéologie. Permettez-moi de réagir ; il y a plusieurs sortes de « réactions ».
Pour ce Monsieur et ses semblables, la poule aux œufs d'or, c'est les riches. Ils ont bien intégré la doxa : les riches seuls savent faire travailler utilement les autres et le capital ; d'ailleurs, c'est pour ça qu'ils sont riches ; imparable. Mais ne serait-ce pas cette idée qui serait « idéologique » ? Et si, par hasard, la poule aux œufs d'or, c'était ceux qui produisent les richesses et non ceux qui les stockent et ne savent plus les rendre productives ? Et si par hasard c'était le travail qui produisait les richesses, et si mettre les gens au chômage, diminuer leur niveau de vie, capter une part toujours plus grande de la valeur ajoutée, c'était ça, tuer la poule aux œufs d'or ? Et si par hasard, Franklin Roosevelt avait eu raison de relancer l'économie américaine en 1933 en mettant les financiers au pas ? Et si par hasard la spéculation était improductive ? Et si par hasard, être incapable d'utiliser nos forces productives au profit des populations européennes, entre autres, c'était ça le problème ? Et si par hasard, c'était la finance débridée et cupide qui tuait la poule aux œufs d'or en abandonnant l'idée et la pratique de faire croître les revenus des travailleurs comme la productivité ?
Vous l'avez compris, nous pensons comme bien des économistes dignes de ce nom que là est le problème. Nous devrons faire des efforts pour reprendre quelque pouvoir, pour apprendre, par exemple, à gérer une scop, suffisamment pour changer la donne, comme on dit, et mettre l'économie au service des populations ; je ne dis pas « le peuple », ça fait populiste, parait-il. A propos de populisme, le Front National et la fraction de l'UMP qui louche avec concupiscence sur ceux qui voient son discours comme porteur de victoires futures ne dit jamais, bien sûr qui est la poule aux œufs d'or et qui la tue. Ils ne sont porteurs d'aucune solution. Chasser les immigrés ne réglerait aucun problème. Dépouiller les juifs pendant la période nazie (je ne parle pas de les massacrer) a effectivement distribué des biens au peuple allemand, pour un temps ; si-si, je vous assure. Faire les poches des immigrés du sud ne donnerait pas ce résultat, devinez pourquoi : ce n'est pas eux qui accumulent le fruit de notre travail.
Pourrons-nous simplement revenir à un capitalisme bien tempéré ? Je n'en sais rien, beaucoup d'autres non plus. Personnellement, je préférerais contribuer à penser puis constater la naissance d'une autre manière de faire fonctionner nos forces et de distribuer leur produit. Dans une économie de marché où le pouvoir ne soit pas abandonné aux cupides mais partagé intelligemment entre tous les porteurs d'enjeux, pas seulement les détenteurs de capital, et pas du tout les spéculateurs. Voter à droite n'autorise aucun espoir de ce coté. Voter à droite n'autorise guère d'espoir de retour à un capitalisme intelligent : ils veulent seulement que nous caressions leur poule aux œufs d'or dans le sens du poil, si j'ose dire. Et ils croient que la poule aux œufs d'or, c'est les bénéficiaires-grignoteurs-gestionnaires du stock d'or. Ils ne voient pas que le capitalisme capable de créer et distribuer les richesses cède rapidement la place à un autre capitalisme, qui ne sait plus que créer l'austérité pour 99 % d'entre nous. Ils croient ou tentent de faire croire que ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
L'histoire n'est pas écrite d'avance, nous le savons maintenant. Nous avons besoin d'intelligence, de justice. La gauche est encore capable d'erreurs. La droite n'est plus capable de progrès. Nous devons voter à gauche et faire travailler (aussi) nos méninges.

lundi 11 juin 2012

Résultats premier tour Législatives

Voici quelques résultats à Bièvres et dans la cinquième circonscription de l'Essonne ; à Bièvres d'abord (pour agrandir le tableau, cliquez dessus):

Hervé Hocquard frôle la majorité absolue dans sa commune. Les gauches y font environ 38%.
Dans la cinquième circonscription, nous présentons aussi les résultats des Ulis et de Verrières le Buisson.


Globalement, on remarque la prime au Maire local. Sur la cinquième circonscription, les gauches font  ensemble environ 53% en sorte que Maud Olivier est, comme on dit, en ballotage favorable. Nous remercions toutes celles et ceux qui ont voté pour Maud Olivier et celles et ceux qui ont fait un autre choix de premier tour et convergeront avec nous au second. Bien sûr, rien n'est joué. 
Nous appelons à voter pour Maud Olivier au second tour pour trois raisons : contrairement au contenu des attaques passées et prévisibles du second tour, elle fait bien son travail, en optimisant ses ressources, nos ressources, dans un contexte qui n'est pas facile ; nous avons confiance en elle. Elle travaillera dans le sens que nous avons voulu en élisant François Hollande président ; nous voulons que le changement que nous avons choisi se réalise. Elle écoutera les citoyens, en premier lieu ceux de sa circonscription ; un signe parmi d'autres en est que le cycle de réunions thématiques qu'elle a tenues ou parrainées n'a pas été un lieu de rabâchage d'autosatisfaction mais un lieu où elle a parlé et écouté ; pour ma part, j'y ai appris pas mal de choses.

vendredi 8 juin 2012

Se loger


Avant le premier tour des élections législatives, nous abordons ici la question de la pénurie de logements abordables.
La Fondation Abbé Pierre par exemple, rappelle quelques données : en France, aujourd’hui, 3,6 millions de personnes, seules, fragilisées, perdues sont victimes de mal-logement. En France, aujourd’hui, 10 millions de personnes souffrent, de près ou de loin, de la crise du logement. En France, aujourd’hui, une majorité de familles est tenue au quotidien de faire des sacrifices sur l’essentiel(santé, alimentation, éducation des enfants...) pour accéder ou se maintenir dans un logement.
Bièvres n'est pas un lieu de concentration de personnes ayant des revenus modetses, quoique il y en ait comme partout. Mais dans cette ville, les jeunes sont souvent incapables de quitter le logement des parents ou du moins de rester dans la commune. Des personnes, notamment âgées, se replient ailleurs.
La loi DALO (droit au logement opposable) exprime un droit fondamental et est à ce titre positive. Le problème est que la pénurie de logements accessibles aux personnes de revenus modestes jointe au choix d'une partie des élus de préférer payer des amendes plutôt que de (laisser) construire des logements sociaux aboutit à des situations toxiques : lorsqu'une personne ou une famille cherche à faire valoir son droit au logement, le Préfet ne peut, bien sûr, que lui proposer un logement social là où il y en a, aux Ulis par exemple, où il y en a grosso-modo 50 %. Cela a plusieurs conséquences : ces personnes sont déplacées, le plus souvent loin des écoles des enfants, loin du travail actuel ou possible des parents ; de plus, le logement ainsi alloué cesse d'être disponible pour de légitimes demandeurs locaux ; certains demandeurs, à juste titre scandalisés de ne pas recevoir d'aide, et voyant que des immigrés, par exemple de l'Est de l'Europe, en reçoivent, votent Front National, ce qui ne leur crée pas de logement. Par ailleurs, ces mal ou non-logés sont parfois trimbalés dans des hôtels pour quelques semaines, ce qui est très inadéquat pour les enfants, coûte très cher à la collectivité et les ramène souvent un peu peu plus tard à la rue. Tous les gens qui ont examiné ce type de situations savent deux choses : ces personnes ne doivent pas être des intermittents du logement, doivent être accompagnées et surtout, il faut davantage de logements abordables.
La perception des voisins possibles de logements sociaux est parfois, trop souvent, paradoxale : ils n'ont rien contre l'infirmière, l'agent de police, le facteur, lesquels ne peuvent payer qu'un logement social : ces gens sont des travailleurs, pas des paresseux ni des gens particulièrement bruyants, mais ils ne peuvent pas payer un loyer de huit cent euros ou davantage. Ce qui n'empêche pas les pétitions de fleurir pour les envoyer un peu ou beaucoup plus loin et les Maires complaisants de s'aligner sur cette soit-disant vox populi. La solution est bien sûr la mixité sociale : un petit immeuble de logements sociaux est aisément supporté, à la différence de barres imposantes dans le style des années soixante. C'est pourquoi tous les gens conscients favorisent des programmes mixtes, où il est souvent difficile de distinguer les logements sociaux de ceux en accession à la propriété. Reste la résistance de certains habitants à des voisins différents. Beaucoup de gens, dont votre serviteur, préfèrent les quartiers socialement mixtes à ceux où tout le monde a le même genre de look, de revenu et d'âge, vite ennuyeux.
La pénurie de logements disponibles est imputable à plusieurs facteurs. Certains sont sociologiques : le vieillissement de la population, la moindre stabilité des couples font croître le nombre de logements nécessaires par habitant : il n'y a plus que 2,3 personnes par ménage en moyenne en France. D'autres sont liés au désengagement de l'État, qui n'abonde plus que des prêts d'accession à la propriété. Bien que les classes moyennes supérieures aient à peu près abandonné la bourse (sauf à la rigueur à travers l'assurance vie) et choisissent d'investir leurs économies dans l'immobilier, alléchées par les « économies d'impôt » en partie redirigées vers les promoteurs, les logements ainsi créés ne sont pas toujours accessibles au ménage moyen, très rarement aux plus défavorisés.
Rappelons quelques données sur les revenus : le revenu médian par ménage est actuellement de 2314 € (cela veut dire que la moitié des ménages gagne plus, l'autre moitié gagne moins). Ceci pour des ménages de 2,3 personnes. Sont considérés comme pauvres par l'INSEE ceux qui gagnent moins de la moitié de ce revenu médian, à savoir 1157 € par mois. Il y en a près de 20 %.
Que penser de l'achat par leurs habitants de certains logements sociaux ? A Bièvres, l'ancienne Maire notamment s'est élevée contre cette mesure, créant disait-elle une course poursuite sans fin vers les 20 % de logements sociaux demandés par la loi SRU. J'avais été perplexe, étant élu, par rapport à ce discours. La semaine dernière à Bures sur Yvette, Marie-Noëlle Lienemann nous a expliqué que cette possibilité, encouragée par l'ancien gouvernement, était censée faciliter le financement de nouveaux logements par les offices HLM, sans coût pour l'État ; vendre un logement devait permettre d'en construire deux. C'est malheureusement le contraire qui se produit : il faut en vendre deux pour en construire un, en chiffres ronds.

Que propose le nouveau gouvernement ?

Plusieurs mesures sont de nature à infléchir cette situation.
Modération des augmentations de loyers. Des dispositifs existent déjà, limitant les augmentations de loyers ; il s'agit de renforcer cette loi. Cela jouera dans les cas où les prix augmentent de façon excessive, il ne s'agit pas d'un insoutenable blocage général dans le style 1948. Les gens qui poussent des hauts cris et annoncent l'augmentation de la pénurie sont les ineptes adeptes de TINA, « there is no alternative », il n'y a pas d'alternative, ce cri de Madame Thatcher exprimant la foi naïvement ou consciemment en faveur des mécanismes de marché vus comme seule régulation saine.
Mise à disposition des terrains disponibles appartenant à l'État. L'effet de cette mesure n'est pas encore quantifié ; elle aura notamment un effet d'accélération des programmes de construction (ce qui compte, c'est la mise à disposition effective de logements, plus que leur programmation), et de réduction des coûts, en utilisant une formule de péréquation afin que dans les programmes mixtes (locatifs et accession) il n'y ait pas d'aubaine pour la spéculation.
Le doublement des plafonds de Livrets A dégagera des ressources importantes au service du logement (à travers la Caisse des Dépôts et Consignations) et du même coup mettra une part plus importante de l'épargne des français au service de l'économie réelle, celle qui donne du travail et fournit de la valeur à la population plutôt qu'aux financiers.
On parle aussi de renforcer les pénalités des municipalités qui s'opposent aux constructions de logement sociaux, y compris par leurs PLU ; les Préfets pourraient devoir (plutôt que pouvoir) constater les carences locales.
Enfin, l'intention d'isoler thermiquement un million de logements par an est de nature à réduire les coûts énergétiques de manière importante ; en effet, ce qui compte n'est pas seulement le coût des loyers et des emprunts, mais aussi celui des charges, en premier lieu de celles liées au chauffage. Les dispositifs prévus n'auront bien sûr qu'un effet progressif, en raison des coûts d'amortissement de ces travaux, mais le renchérissement prévisible de l'énergie renforcera l'effet de ces économies.
Localement – dans la cinquième circonscription de l'Essonne) – rappelons que c'est l'État et non les élus locaux qui a construit des tours dans les années soixante, aux Ulis notamment.
En conclusion, disons qu'il y a du boulot et que le nouveau gouvernement se dirige clairement vers de vraies solutions. Nous devons confirmer notre volonté de changement. La confiance "religieuse"  dans les marchés est une impasse. D'autres forces que les socialistes veulent le progrès, ou simplement sont conscientes qu'il faut sortir des culs de sac actuels ; il y a des gens de bonne volonté même en dehors du PS (souriez). Voter pour Maud Olivier, ici, est nécessaire pour que nous puissions ensemble aller dans la bonne direction.

mardi 5 juin 2012

Nous ne sommes pas d'accord avec Hervé Hocquard


La profession de foi de Hervé Hocquard appelle quelques réflexions ou réactions. HH affirme que François Hollande ignore dangereusement les ressorts de la croissance, qui sont selon lui outre la diminution des dépenses publiques de fonctionnement, la limitation des ponctions fiscales et une compétitivité accrue de notre économie (entendez le maintien d'un Euro surévalué à la mode allemande et la baisse des revenus du travail, avec, soyons complets, des efforts d'innovation et de productivité). HH ne sait pas ou ne reconnaît pas que les dettes publiques – celle des États-Unis n'étant pas plus raisonnables que celles du sud de l'Europe – ont commencé avec la Révolution Conservatrice des Reagan et Thatcher suivis par les Bush et Sarkozy qui depuis trente ans ont abandonné l'alignement de la croissance des salaires sur celle de la productivité, ont transféré dix pour cent de la valeur ajoutée vers les patrons puis les financiers, en sorte que le maintien d'un minimum de services rendus par les collectivités (pas seulement les États) n'a pu se faire que par l'endettement. Autrement dit, c'est bien sûr toujours la valeur ajoutée qui finance les dépenses publiques, mais de moins en moins par l'impôt, de plus en plus en passant par les fortunes financières qui prêtent et touchent ainsi des intérêts supplémentaires. Bien sûr ce processus ne peut durer éternellement. Aussi, bien que les richesses créées continuent à croître, la « solution » évidente pour Hervé Hocquard et ses semblables consiste à serrer la ceinture du peuple, par deux voies complémentaires : la compétitivité (synonyme de baisser les salaires ou plus précisément continuer à diminuer la part de la valeur ajoutée distribuée en salaires) et la réduction des prestations des collectivités.
Certes, personne ne peut nier la nécessité d'éviter de gaspiller, de mieux organiser tous les services ; ceux de Bièvres dont HH est Maire ne montrent guère l'exemple de ce progrès. Nous devrons rationaliser, en utilisant mieux l'intelligence et le travail de ceux qui font le boulot, pas en sous-traitant de plus en plus pour payer moins cher et déclasser, comme le font tant d'entreprises. Nous ne sommes  en effet pas d'accord avec HH et ses amis politiques, parce que nous comprenons d'où vient le problème et n'essayons pas de faire croire que le peuple doit se serrer la ceinture parce que c'est une loi mystérieuse mais impérative de l'économie, et d'ailleurs ça va d'autant mieux s'arranger qu'on se la serrera davantage.
François Lamy chef dangereux et bétonneur ? La semaine dernière le danger s'appelait Cécile Duflot et était trop vert. C'est oublier que la préservation des terres agricoles du Plateau de Saclay a été assez rapidement obtenue par consensus (peu affiché, bien sûr) des élus locaux contre le plan de l'État de MM Chirac et Villepin.
La vérité est que HH a essentiellement écouté les citoyens voulant préserver leur jardin, préférant tourner leurs regards nostalgiques vers Versailles plutôt que vers Saclay ; à moins que décidément il ne puisse envisager un seul instant de coopérer avec François Lamy. Son action a souvent été de reconnaître la vertu de l'inaction. Cela n'a pas eu que des inconvénients et il reste à Bièvres une biomasse et des paysages agréables. Le patrimoine culturel ne s'est pas développé, la vocation touristique reste un discours, discret il est vrai, la sociologie est de plus en plus uniforme. Il est difficile de considérer ce « village » comme représentatif d'équilibres plus vastes.
Quant à la liberté annoncée de HH dans ses votes s'il devient notre Député, elle est difficile à imaginer, que son futur patron s'appelle Copé ou Fillon. On peut rêver.
Rappelons que si François Hollande obtient une majorité parlementaire, nous vivrons une cohabitation entre le pouvoir des financiers et un pouvoir politique cherchant à rendre quelque pouvoir au peuple. Si les amis de HH conservent la majorité à l'Assemblée Nationale, nous continuerons à « bénéficier » de la domination de la finance et de ceux qui prônent l'austérité comme remède aux insupportables prétentions du peuple à bénéficier des progrès de la productivité.
Que le ciel, ou plutôt nos votes nous en préservent. Cela ne nous empêchera pas de dialoguer avec l'opposition. Par exemple, on peut remarquer que HH prend soin de ne vouloir diminuer que les dépenses publiques de fonctionnement. Il ne condamne pas toute dépense d'investissement, tout « project-bond » européen ou français. Il ne dit pas que tout ça est de la faute des immigrés. Je vous dis, on pourra encore causer.