mardi 20 septembre 2011

Les agences de notation s'adressent aux marchés

Ce coup-ci, c'est l'Italie, toujours plus ou moins dirigée par Monsieur Berlusconi qui est visée ; les taux montent, les indignés vont avoir du boulot.
Certains trouvent que ces agences sont insupportables à distribuer ainsi des mauvaises notes ; d'autres rigolent qu'il ne sert à rien de casser le thermomètre.
A mon humble avis, elles font leur travail  - en se trompant parfois il est vrai -, si l'on veut bien se souvenir à quoi et à qui elles servent : elles disent aux marchés financiers les risques qu'ils courent à prêter à tel ou tel emprunteur. Ce ne sont pas ces agences qui dérapent ; c'est notre dépendance à la finance cupide et irresponsable qui est excessive. Notre erreur serait de croire qu'elles jugent les pays ; mais non, voyons, elles jugent les emprunteurs. On peut faire des super indicateurs sur le bonheur brut des peuples, ou intégrer dans de nouveaux indicateurs le coût de nos actes pour la planète, cela n'intéressera pas la finance. Comme on l'a déjà dit, nous avons le choix entre trois attitudes : faire la danse du ventre devant les créanciers (ça s'appelle réduire le train de vie des peuples), tenter de les maîtriser (ça  s'appelle réguler) et réduire notre dépendance (ça s'appelle réduire notre endettement envers ces "marchés"). Pour nous, nous voulons combiner les deux dernières démarches. Pas facile, mais nécessaire.
Et si, tout simplement, ces gars là avaient accumulé trop de dollars et trop d'euros, en payant très cher des traders  qui "optimisent" sans aucune autre considération que leurs profits ?

L'actualité des primaires

L'actualité des candidats aux primaires citoyennes peut être suivie sur le site http://www.lesprimairescitoyennes.fr/
Aujourd'hui, François Hollande nous le rappelle : la démocratie est plus intelligente que les marchés.
Arnaud Montebourg résume son projet alternatif,
on peut voir une vidéo de Martine Aubry à la conférence rédaction de Libé, 
Jean-Michel Baylet ouvre le débat à travers son porte parole  ; lui aussi a des choses à dire. A propos de sa position originale sur le cannabis, rappelons que l'on peut être contre l'usage du cannabis (dangereux pour certaines personnes) et cependant pour sa légalisation. Rappelons aussi que le PS est beaucoup plus prudent sur le sujet. J-M B a des partisans, j'en connais, pas stupides du tout.
Manuel Valls nous cause d'agriculture,
et Ségolène Royal nous rappelle le contrat qu'elle nous propose.

Une suggestion : même si vous savez déjà pour qui vous allez (ne pas) voter, suivre les débats n'est pas sans intérêt ; ils ont tous des choses à nous dire.

dimanche 18 septembre 2011

DSK

Je n'ai pas regardé l'émission où DSK s'est exprimé sur TF1, j'écrivais le message précédent. Mais j'ai lu deux comptes rendus sur le Net.

Le contenu de l'intervention de DSK est approprié : il reconnaît une faute et présente ses excuses.
Ne passons pas au lynchage, dans l'unité de ceux qui l'ont toujours détesté et de ceux - celles qu'il a déçus ou choqués ; en général ils n'ont jamais lu ou écouté DSK et il est étrange qu'ils le somment de s'écraser complètement.
Un homme qui a parfois du mal à maîtriser ses pulsions et ses comportements, ça existe. Cela ne prouve pas qu'il soit un nul ou un pervers ; des troubles de la personnalité, peut-être ; une forme ou une autre de soins, sans doute. Il n'est pas le seul à avoir un coté... sombre, celui-là ou un autre.
Sa communication n'est pas arrogante. 
Il n'interviendra pas pendant les primaires citoyennes. A juste titre.
Il a, en effet, raté son rendez-vous avec les français.
Il aura peut-être quelque chose d'utile à dire, plus tard. On verra.

Premier débat télévisé 15/09/11 : de bonnes questions et même des réponses


Dans la ligne de notre attitude dans ce Blog, nous n'évaluons pas ici le degré de séduction de chaque candidat(e) mais nous cherchons à identifier les questions auxquelles une réponse est apportée, celles dont la réponse fait débat, celles qui restent ouvertes ; nous nous attachons plus aux questions qui nous traversent nous-mêmes, personnellement et collectivement.
Le message que l'on perçoit globalement est « Nous avons un projet partagé et des valeurs communes, nous savons que nous devrons, si le peuple en décide ainsi en 2012, gouverner ensemble ; mais chacun(e) a sa personnalité et est porteur de nuances parfois significatives : les primaires sont là pour que le peuple concerné voie, comprenne et décide ; nous serons ensemble derrière celle ou celui qui sera choisi par le peuple de gauche en octobre 2011».
Première question : la dette et la crise
Résumons le contexte : la dette de l’État, en France comme dans la plupart des pays occidentaux est grande, de l'ordre de 25 000 euros par personne (1 800 milliards divisés par 60 millions) ; elle a plus que doublé depuis cinq ans de « vertueuse » gestion UMP. Pourquoi est-ce trop ?
Pour deux raisons :
  1. la charge de remboursement est excessive pour la génération qui suit,
  2. cela donne aux créanciers trop de pouvoir, ainsi retiré aux élus et à travers eux au peuple.
Que faire dans cette situation ? On ne peut pas ignorer la question parce que les prêteurs surveillent la capacité de remboursement des états notamment à travers les agences de notation, en sorte que si cette capacité est menacée, les taux d'intérêt s'envolent. Il faut donc convaincre que l'on va faire face au problème. Les européens s'étaient donné des règles (ne pas dépasser 3% de déficit), qui n'ont été respectées que partiellement : « on fait des efforts pour la respecter dans quelque temps » est l'attitude générale. Maintenant on parle de durcir une règle que l'on n'a pas respectée en passant à la règle d'or, dont on a déjà expliqué que c'était la capitulation devant les marchés financiers. Par parenthèse ces marchés ne sont pas seulement les banques mais aussi les fonds alternatifs (hedge funds) indépendants de ces banques ; on pardonnera cette simplification à nos candidats à la candidature.
Comme tout gouvernant actuel ou potentiel, ils doivent réfléchir à la manière de répartir les ressources entre quatre sortes de dépenses :
  1. le fonctionnement de l’État et le financement des services qu'il rend ; bien sûr, un État qui rend moins de services, qui est seulement « régalien » coûte moins cher qu'un État qui procure des services aux citoyens en particulier une protection ;
  2. le service de la dette, en intérêts et en capital ;
  3. les investissements d'avenir, dont les « grands projets » comme ceux qu'évoquait M.A. Dans le message « pour sortir de la crise » ; ils sont un levier de progrès efficace dans de bonnes conditions, mais lents à agir positivement sur les comptes (comme si vous isolez votre maison) ;
  4. les actions conjoncturelles, à court terme, disons Keynésiennes, dont la relance en période de crise ; ça peut servir, mais pas face à un problème « systémique » c'est à dire de fond et non conjoncturel (une mauvaise passe qui va passer de toute manière).
Quand on n'a vraiment plus un rond, on rabote tout (voir la Grèce) sauf le remboursement de la dette (mais on emprunte aussi pour rembourser).
C'est pourquoi devant cette menace on est obligé de faire des choix et de prendre des mesures effectives. Le niveau de crise, dû aux fondamentaux (raison profondes) mais aussi aux petites nouvelles qui tuent, à la tentative de se délester plus vite que le voisin des valeurs qui plongent, aux comportements moutonniers et irrationnels est largement imprévisible ; aucun météorologue de la finance ou de l'économie qu'il soit dans une agence de notation, au FMI, dans un Ministère, la presse économique ou l'Université ne sait prévoir précisément les crises, cela a été largement démontré par les faits. Les candidats ou pré-candidats à la Présidentielle doivent-ils et peuvent-ils être les meilleurs météorologues ? Bien sûr que non : ils ne peuvent donc pas chiffrer tout ce qu'ils feront, mais seulement quelques points forts qu'ils choisissent ou sur lesquels ils choisissent de communiquer. Il est difficile, dans l'évolution des choses au cours du temps, de séparer aléas, cycles et tendances, comme on doit le faire en théorie pour comprendre avec pertinence ce qui vient du hasard, ce qui vient de la saison et ce qui vient du système. On peut éviter quelques contre-sens, quand même. En revanche ils (les candidats) peuvent indiquer des priorités et une démarche générale.
La gauche est relativement claire : Le (1) fonctionnement de l’État et des services qu'il rend sera en gros sanctuarisé, sans oublier cependant la place des rationalisations possibles (économies non destructives) et de la restauration de certains services trop dégradés (Enseignement). Les engagements financiers (2) seront respectés. On ne se résigne pas à abandonner l'investissement (3), en partie au niveau national, en partie au niveau européen. On aimerait bien aussi financer la relance (4) , on fera ce qu'on pourra, naviguant pour cet aspect peu prévisible davantage « à vue ».
On ne pourra donc jouer sur le seul levier des dépenses, on devra jouer aussi sur l'autre levier : augmenter les recettes. Non pas en augmentant bêtement « les impôts » mais en simplifiant (c'est toujours ce que l'on dit, rarement ce que l'on fait, cette fois-ci il y a des idées claires) et en corrigeant la situation où les classes moyennes et les PME paient proportionnellement à leurs revenus beaucoup plus d'impôt que les très riches et les très grandes entreprises. Non pas en tapant sur la tête des riches, mais en les invitant (fermement, bien sûr) à plus de civisme, comme le dit F.H.
Un mot sur les niches fiscales ; une niche peut être un moyen de moduler intelligemment une contribution et on ne peut renoncer totalement à cette pratique ; mais la plupart ont peu d'effet vertueux et sont surtout le fruit de lobbying des clientèles. Un autre mot sur la fraude sociale ; il est confirmé par des rapports récents que la fraude aux cotisations est beaucoup plus importante que la fraude aux prestations ; proportionnons nos efforts à la profondeur des trous où nous pouvons puiser !
Jusque là tout le monde (à gauche) est d'accord. Il reste toutefois des différences significatives, visibles surtout chez les outsiders. On peut annoncer « du sang et des larmes » ou être plus discret. Arnaud Montebourg insiste sur le fait que ce n'est pas aux classes moyennes de payer, encore moins aux pauvres ; Manuel Valls dit que l'on doit la vérité au peuple : ça va être dur. Pour ma part, je ne sais qu'en partie faire la part des différences de fond et des choix de communication. Je pense surtout que les deux propositions (ne pas faire payer le peuple, ça va être dur) sont justes chacune à leur manière et qu'il va falloir jouer serré. Je pense aussi que les « grands » candidats le savent.
Les difficultés sont : on a peu de prise seuls (les français) sur nos créanciers qui sont surtout hors de notre juridiction nationale, à la différence du Japon ; étrangler « nos » riches serait idiot et contre-productif : ils ne sont qu'une part du problème et sauraient prendre leurs distances, avec leurs fortunes. En revanche, leur demander une contribution plus importante est nécessaire et faisable : plusieurs savent que le déséquilibre actuel entre créanciers et débiteurs ne peut s'éterniser sans rupture et acceptent un effort civique, ne fût-ce que pour ne pas tuer la poule aux œufs d'or.
Ce qui ouvre la porte au second problème où il y a « du jeu » entre les positions des différents candidats à la primaire ; dit brutalement : faut-il forcer la main aux créanciers pour qu'ils prêtent encore (et par exemple fermer la bouche des agences de notation) ou faut-il leur faire la danse du ventre et passer par leurs volontés (serrer la ceinture du peuple pour les payer). Faut-il dompter ou séduire les marchés ?
C'est là que les positions de principe sur la justice et le réalisme sont difficiles à combiner. Pour ma part je pense que, un peu comme il faut réduire notre dépendance au nucléaire, il faut réduire notre dépendance des marchés financiers : reconquérir notre indépendance citoyenne. Cela passe par la combinaison de plusieurs voies : trouver d'autres ressources et réguler localement, par l'Europe et par les négociations internationales ; ça ne va pas être facile : pas étonnant qu'il y ait des nuances. Un détail : une mécanique dans laquelle il n'y a pas de « jeu » coince, tous les mécaniciens le savent.
Une autre remarque en passant ; je n'ai pas été étonné mais cependant peiné par le fait que Monsieur Coppé (vous savez, ce haut responsable de l'UMP) dise qu'il n'entend rien de crédible (et de nouveau) dans les discours des pré-candidats de gauche. J'aurais été beaucoup plus intéressé à entendre ses réponses aux questions que je formule ici et que nous nous posons ; leur règle d'or n'est pas une bonne réponse (ce qui ne veut pas dire qu'il faut continuer ces années-ci à s'endetter) et les efforts de régulation des marchés évoqués par le Président sortant n'ont pas semblé efficaces.
Peut-être faut-il aussi rappeler qu'il existe trois voies toxiques, dont deux sont efficaces à leur manière, pour résoudre le problème de la dette :
  • Accepter et tenter d'organiser le défaut de paiement (celui des plus vulnérables ou le notre) ; cela coupe en partie les ponts avec « les marchés », oblige à trouver d'autres ressources (grand emprunt national ou eurobonds) et il faut alors développer les jardins familiaux pour que tout le monde ait à manger.
  • Relancer l'inflation. De la sorte, la dette fond toute seule. Les retraites aussi. Mais cela n'exige pas de décision spectaculaire et c'est une sorte de solution de facilité.
  • Une troisième voie, inefficace mais radicale, dans le genre « acheter une dernière cartouche avec mon dernier Euro » : voter pour le FN. Je ne développe pas aujourd'hui.

On aura beaucoup de mal à s'en sortir sans gouvernance économique européenne. A l'évidence, une telle gouvernance exige plus de contrôle démocratique et moins d'idéologie libérale naïve. Causer entre socialistes français et allemands est une bonne idée ; mais n'oublions pas que ces partenaires n'ont pas (assez) saisi leur chance (ou plutôt la notre) lorsque cela était possible ; on peut espérer qu'ils feront mieux la prochaine fois ? Plus que cela : on peut surtout mieux contrôler celles et ceux à qui on délègue le pouvoir. Les primaires citoyennes y participent.

Une autre manière d'approfondir : quand on ne peut tout prévoir dans un budget – et c'est le cas en période de crise – on peut insister sur ce que l'on sait et... passer sous silence ce que l'on ne maîtrise pas. Mais on peut aussi dire, il faut aussi dire sur quelle élasticité on va jouer pour gérer les imprévus : autrement dit quelles sont les variables d'ajustement ? Sur quoi allons-nous jouer pour faire face aux imprévus ? Posons cette question avec insistance : est-ce la ceinture du peuple ? Quoi donc, alors ? Il est clair qu'on n'a guère confiance dans le Président sortant à ce sujet. Trop impulsif, trop communicant, trop variable, trop lié aux puissances d'argent. A force d'appeler « réformes » ce qui est souvent contre-réforme, il a presque réussi à nous rendre conservateurs. Il faut en sortir, retrouver le mouvement vers le progrès. Ceci dit, encore un effort, les socialos : parlons aussi des questions difficiles. Le peuple comprendra-t-il ? Il s'apercevrait assurément qu'on lui cache une part des difficultés, intuitivement ou rationnellement.

Nous sommes là pour choisir un candidat puis l'élire ; mais aussi pour interroger, interpeller, affirmer nos espoirs et nos exigences ; ceux que nos interrogations gênent ne sont pas les meilleurs ; les meilleurs, nos voix, aux deux sens du terme, les aideront.

Une bonne idée  saisie au passage : pour les prix de certains services de base, comme l'eau, établir un prix contrôlé et bas pour les premières unités (les premiers mètres cubes d'eau pour boire, se laver, faire cuire ses légumes et ses nouilles), autoriser un prix plus élevé pour ce qui dépasse (remplir la piscine, laver la voiture...). On espère quand même conserver des voitures propres et des piscines. C'est une bonne idée défendue par Martine Aubry ; j'ignore si elle a inventé ça toute seule. Si d'autres l'adoptent, ce ne sera pas honteux.
Seconde question : peut-on réguler ?
D'une manière plus fondamentale, la question posée est aussi la suivante : sachant que le libéralisme idéologue, qui dit que chacun suivant son intérêt, tout ira bien, parce que la cupidité des riches les poussera à embaucher, voire à créer des fondations charitables, ne convainc plus grand monde, et assurément aucune personne de gauche, et certainement pas les victimes des licenciements boursiers, sachant aussi que l’État hypertrophié, contrôlant tout au nom de quelque divinité, de quelque théorie officielle ou de quelque « science », mais en fait dirigé par une « nomenclature » prédatrice n'est pas non plus une voie de progrès, on peut se demander s'il est possible, ou plutôt jusqu'à quel point il est possible de créer ou modifier les règles – de réguler sans diriger – en sorte que même les plus cupides contribuent effectivement au bien commun. Parmi nos candidats à la candidature, les convictions ne sont pas identiques sur ce point et c'est normal ; vous en pensez quoi, vous ? Vous pouvez même nous le dire.
Il convient aussi d'offrir un véritable espace aux personnes de bonne volonté, parfois entrepreneurs, parfois fonctionnaires, parfois simples salariés, parfois acteurs des entreprise sociales et solidaires ou d'autres collectivités d'action, parfois même rentiers : l'hypothèse selon laquelle nous fonctionnerions tous rationnellement, et dans la rationalité exclusive de l'intérêt personnel, fût-il bien compris, est fausse, comme l'a souligné notamment le prix Nobel Muhamad Yunus : nous sommes nombreux à utiliser une part importante de nos ressources (temps, euros, compétences ou connaissances : TEC, sans parler du patrimoine) pour contribuer au bien commun, nous sommes nombreux à souhaiter le faire sans qu'une part de notre vie détruise l'autre part, comme c'est le cas par exemple lorsque nous sommes employés pendant la semaine à détruire la planète que nous cherchons à sauvegarder le week-end. Autrement dit, sans pour autant croire au Père Noël, sommes-nous capables de dépasser le capitalisme, au moins celui que nous voyons réduire sinon détruire ce que nos parents et parfois nous-même avons construit ? La question peut être vue sous plusieurs couleurs idéologiques, et là n'est pas l'essentiel. L'essentiel est que nous soyons capables ensemble de prendre des directions concrètes qui assurent le progrès, celui de tout le peuple, celui de tous les peuples, non celui des seuls « marchés » au détriment de la majorité des hommes, des femmes et de l'idée même de progrès. L'essentiel est que nous rassemblions plusieurs couleurs de pensée, y compris des sceptiques, pour faire quelques pas en avant et aussi résister aux pas en arrière. Si quelques bons esprits clarifient les voies d'un avenir meilleur, ça ne fera pas de mal. Je pense surtout que nous – les français - sommes collectivement capables de reprendre notre marche en avant et que nous allons le prouver.
Vous avez sûrement remarqué que je ne dis pas « votez pour M ou Mme Machin ». La vérité est que je lis leur bouquins, écoute leurs paroles, parfois même les commentateurs et analystes, au moins lorsque je sens qu'ils sont ouverts aux vraies questions, aux questions difficiles. Je ferai mon choix, avant le 09/10/2011. Vous aussi, probablement. Désolé d'avoir mis quarante-huit heures pour écrire ce message.

jeudi 15 septembre 2011

Débats à la télé

Ce jeudi 15 septembre au soir, sur France2, a lieu le premier débat télévisé entre les candidats aux primaires. Cela doit commencer à 20:35 et durer deux heures.
On va regarder ; sentir les personnes ; écouter les arguments.
Les suivants seront le 28/09 à 18:00 sur i-Télé et le 5/10 à 20:30 sur BFM-TV.
Pour le second tour on verra plus tard.

mercredi 14 septembre 2011

Priorité à la jeunesse, par François Hollande

FH a renforcé sa démarche sur la jeunesse, en augmentant nos ambitions en matière d'éducation. C'est devenu nécessaire compte tenu de la dégradation de notre système d'éducation, souligné par le récent rapport de l'OCDE et une première : l'unité d'action des enseignements public et privé contre les suppressions d'emploi. Certains voient là une dérive par rapport à son exigence de rigueur. Laissons lui la parole.


Chere-e ami-e,

Le 9 octobre, nous avons rendez-vous avec le peuple de gauche. Il nous faut réussir ce rendez-vous, étape décisive vers l'élection présidentielle.

Je mesure les risques de cette compétition. Je ne me laisserai détourner par aucune polémique, ni aucun événement. Je sais que toute phrase qui sera prononcée dans la primaire à l'égard d'un des candidats pourra ensuite être utilisée par notre adversaire lors de la Présidentielle.

Ma priorité, c'est la jeunesse. C'est elle la plus concernée par le chômage, la précarité ou le mal-logement. Ma réponse, c'est l'éducation.

La France est parmi les pays industrialisés où le nombre d'élèves par enseignant dans le primaire est le plus élevé. Le taux de scolarisation des moins de trois ans est passé en dix ans de 34% à 13%. 150 000 jeunes sortent chaque année de l'école sans qualification.

Je mettrai un terme à l'hémorragie ouverte par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Je propose le vote d'une loi de programmation qui permettra de renforcer chaque année l'éducation nationale de 12 000 postes supplémentaires. Ces créations d'emplois n'affecteront pas le déficit public, puisqu'il ne s'agira pas d'augmenter le nombre de fonctionnaires, mais de définir des priorités et de les mettre en œuvre.

L'Education nationale devra relever de nouveaux défis fixés sur la base d'un contrat d'objectif : amélioration des résultats dans l'apprentissage des savoirs fondamentaux, grande sécurité dans les établissements, adaptation des rythmes scolaires aux besoins des enfants, et surtout, réduction des inégalités étant entendu que les moyens seront déployés là où les besoins sont les plus importants.

François Hollande

Une femme pour faire le ménage ?

Voici un billet d'humeur pour une fois.
Ségolène Royal, face au vidage de poubelles en cours sur les valises de la Françafrique, a dit en substance qu'il fallait faire le ménage et qu'une femme, c'est OK pour ce boulot.
Divers commentateurs (-trices) se disent choqués par cette intervention. S'indigner de cette expression soit-disant sexiste exprime bien la bêtise de divers commentaires. Ils pensent vraiment que SR n'a aucun humour ? Qu'elle ne cause qu'au premier degré à des auditeurs primaires ? Pour moi, ce n'est pas déplacé de faire rire ou sourire de temps en temps.
Autodérision : par exemple, un Belge raconte une histoire belge. Vous savez pourquoi dans la piscine, nous les Belges nageons souvent sous l'eau ? Parce que au fond, on n'est pas si cons. Au fait, parmi ceux-celles qui s'offusquent, combien ont un "homme de ménage" ? Quant à suggérer subliminalement qu'une femme de ménage puisse être Présidente, intéressant, non ?
Par ailleurs, une part des médias et des commentateurs ne s'intéresse qu'aux gags ou aux égratignures, et cherchent des coups bas partout, ce qui manque d'intérêt. Par exemple, lorsque l'une se réjouit d'une évolution de l'autre, on n'y voit qu'ironie tueuse ; ils n'ont jamais entendu parler de double lecture ? On peut vraiment se réjouir et faire cependant remarquer qu'on avait compris un peu plus tôt. Si c'est ça, une attaque perfide, alors il faudrait rester le petit doigt sur la couture du pantalon : inadéquat, n'est-ce pas ?
Pour ma part, les débats des primaires expriment des questions pas nécessairement stupides qui, souvent, traversaient mon esprit, ou l'atteignent même parfois pour la première fois. Lorsque l'on écoute les débats non pas en se demandant "quelle connerie ils ont encore trouvé pour se bouffer le nez ?" mais en se demandant "et moi, qu'est-ce que j'en pense ?", on s'aperçoit que les questions posées et les différences de réponses proposées sont intéressantes, parfois même passionnantes.
Ces débats internes à la gauche sont plus intéressants, pour plusieurs dont je suis, que les débats trop convenus entre les forces bien établies (gauche, droite, centres et extrêmes). Bien sûr, on préférerait que le monde soit simple. Mais il ne l'est pas.

mardi 13 septembre 2011

Pour sortir de la Crise, par Martine Aubry

Samedi, plusieurs participants à notre réunion publique disaient qu'ils ne comprenaient pas bien ce que les socialistes proposaient pour sortir de la crise ; je me suis exprimé hier à ce sujet, en ligne avec ce que j'ai métabolisé de notre projet. Aujourd'hui, Martine Aubry s'exprime sur ce thème dans "Les Echos".
L'été a apporté son lot de mauvaises nouvelles : croissance nulle en France au second trimestre, atone en Allemagne et dans le reste de la zone euro. La Banque centrale européenne a révisé ses prévisions de croissance pour 2012 à 1,3 %. La démission de l'économiste en chef de la BCE a accru davantage encore le trouble sur les marchés. La spéculation contre la zone euro est massive. D'aucuns parient même sur la disparition de la monnaie européenne !
L'Europe doit se ressaisir. Se ressaisir réclame de s'unir. La France et l'Allemagne doivent agir de concert pour sauver à la fois la zone euro et la croissance européenne - c'est l'urgence -mais aussi pour porter une autre Europe. Ce message, je l'ai porté à Berlin jeudi dernier auprès de nos amis du SPD. Je l'ai réitéré le lendemain à Evian devant des chefs d'entreprise de nos deux pays. C'est en avançant ensemble que nous grandirons ensemble !
L'Europe a besoin d'architectes, pas seulement de pompiers ! Personne ne peut se satisfaire du bricolage institutionnel auquel nous avons assisté cet été pour sauver l'Italie et l'Espagne de la crise de leur dette. Je suis convaincue que tôt ou tard nous devrons émettre des euro-obligations, pour créer un grand marché financier de la dette européenne. Dans l'immédiat, il faut accroître les moyens du Fonds de stabilité financière. Je propose de transformer ce fonds en une banque publique européenne, une BPE disposant d'un capital propre, émettant des euro-obligations, et intervenant sur le marché de la dette souveraine. Dotée d'un capital de 200 milliards, la BPE pourrait lever jusqu'à 2.000 milliards, ce qui représente les ordres de grandeur nécessaires pour casser la spéculation. Au-delà, nous devons réguler vraiment la finance : séparer les banques d'affaires et les banques de dépôt, créer une agence de notation indépendante, interdire les produits dangereux comme les ventes à découvert... Les solutions sont sur la table, ce n'est qu'affaire de volonté mais, aujourd'hui, la volonté manque.
Je ne transigerai jamais avec l'objectif d'un Etat irréprochable dans la conduite de ses finances publiques. C'est pourquoi j'ai fait des propositions cet été pour réduire les déficits publics, mais aussi pour soutenir de manière ciblée l'emploi et l'investissement. Car notre pays, comme beaucoup d'autres en Europe, ne souffrent non pas d'un, mais de trois déficits, déficit financier, mais aussi déficit d'emploi et de compétitivité, auxquels il faut s'attaquer simultanément. Si nous ne parvenons pas à relancer la croissance, alors c'est l'échec assuré : l'exemple grec le montre amplement.
Pour relancer la croissance, l'Europe a un rôle crucial à jouer. D'abord en créant cette taxe sur les transactions financières qui pourrait rapporter les ressources nécessaires pour trouver un bon équilibre entre réduction des déficits et relance de la croissance sans lequel il n'y aura pas de sortie de crise. Mais pour que cette croissance soit durable, l'Europe doit retrouver l'envie et l'enthousiasme de grands projets menés en commun. Ensemble, nous avons su faire Airbus et Ariane. Ensemble, nous avons formé avec EADS le champion mondial de l'aéronautique. Nous devons nous battre pour que le budget de l'Union européenne pour les années 2014-2021 fasse toute sa place à de grands projets : véhicules électriques, réseau ferré à grande vitesse, Internet haut débit, infrastructures y compris spatiales et d'observation de la Terre...
Un des grands défis du XXI e siècle sera d'inventer, de conquérir les énergies de demain. Le pétrole s'épuise. Le nucléaire n'est pas la solution : même Madame Merkel l'a compris, rejoignant les socialistes et les Verts allemands. Je propose que nous lancions de concert un grand chantier « nouvelles technologies de l'énergie » dans le cadre d'une véritable agence franco-allemande de l'énergie, premier pas vers une Communauté européenne de l'énergie. A l'image de ce qu'a été la Ceca - Communauté européenne du charbon et de l'acier -, elle pourrait permettre, avec tous les pays de l'Union, qui souhaiteront avancer dans ce sens avec nous dans le cadre d'une coopération renforcée, de favoriser la transition vers les énergies renouvelables.
Nos deux pays ont chacun leurs forces. La France, sa démographie, ses infrastructures, ses services publics puissants, ses champions mondiaux... De l'Allemagne, la France devrait retenir trois leçons. D'abord la gestion de la crise de 2008 : l'Allemagne a investi 4,5 milliards d'euros par an pour préserver l'emploi en recourant autant que de besoin au chômage partiel, quand en France nous dépensions la même somme pour subventionner... les heures supplémentaires. Résultat de cette gestion de la crise, le chômage a baissé en Allemagne de 7,5 à 6 % quand en France, parti du même niveau, il a bondi à près de 10 % aujourd'hui ! Ensuite, l'Allemagne soutient ses entreprises de taille intermédiaire, grâce à l'action de banques locales. Rien n'a été fait depuis cinq ans en ce sens. Enfin, l'Allemagne a fait le choix de la compétitivité-qualité : en 2009, ses dépenses de R&D ont atteint 2,8 %, contre 2,1 % en France. Un rattrapage est nécessaire en France : je le mettrai en oeuvre. Et puis, je ferai de l'harmonisation fiscale et sociale une priorité pour éviter toute concurrence par le bas ; l'Allemagne concurrence aujourd'hui notre agriculture par des salaires très bas !
Nous célébrerons, en janvier 2013, le 50 e anniversaire du Traité de l'Elysée, cet acte fondateur de la réconciliation franco-allemande. Je souhaite que cet anniversaire nous permette de franchir une nouvelle étape dans la communauté de destin, qui est celle de nos deux nations au sein de l'Europe. C'est en nouant une relation de confiance - qui n'existe pas aujourd'hui -, et en réussissant des projets en commun que la France, l'Allemagne mais aussi l'Europe seront plus fortes dans le monde de demain.
Martine Aubry, maire de Lille, est candidate à la primaire présidentielle socialiste.

Le 10/09/11 à Bièvres, nous avons causé de ça


Cette réunion a permis de répondre à quelques questions et aussi de prendre note de quelques interrogations des participants. Les questions ont été pratiques ou ont concerné certains thèmes, par exemple, comment sortir de la crise. Plusieurs personnes ont aussi souhaité un lieu de synthèse des positions des différent(e) candidat(e)s à la candidature. Nous donnons ici quelques éléments de réponse.

Comment ça marche ?

Tout le monde peut voter s'il est inscrit sur les listes électorales ; voyez le site des primaires citoyennes ou par exemple une synthèse du journal Le Monde.
On nous demande souvent ce qu'il faudra signer. Voici la déclaration qu'il conviendra de signer : « Je me reconnais dans les valeurs de la gauche et de la République, dans le projet d'une société de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire. » Elle n'est pas sectaire.
Aucune liste des votants ne sera conservée, à moins que les votants ne décident de laisser leurs coordonnées, par exemple pour prendre part à la campagne Présidentielle – la vraie, celle du mois de mai 2012-.

Nouveau site de débats

http://www.debats2012.fr/ un site de Terra Nova, est un nouveau site intéressant.

Les candidats

Ségolène Royal
Arnaud Montebourg
Voici deux liens intéressants de AM  : le projet et une note sur la soit-disant règle d'or.
Martine Aubry
Deux pages importantes de MA : sa lettre aux français et ses convictions.
François Hollande
Deux liens aussi pour FH : la synthèse de ses engagements et son site de blogs.
Manuel Valls
Enfin deux liens concernant le Député-Maire d'Evry : son site principal et un article du nouvel obs sur sa proposition concernant la TVA.

Quelques thèmes

Ethique

Si vous cherchez sur Google le mot éthique associé au prénom-nom du pré-candidat, je l'ai fait, vous trouverez des éléments parfois intéressants, quoique souvent polémiques. Lors de notre réunion du 10 septembre, le sujet a été abordé et a fait l'objet d'un échange.
Pour une personne politique, l'éthique a deux facettes : d'une part, la confiance que l'on peut avoir sur la moralité de la personne, qui porte sur ses éventuels mensonges passés sur son histoire notamment ou ses écarts de conduite en terme de conflit d'intérêt ou de comportement sexuel inadéquat ; il faut bien sûr ici se méfier des rumeurs malveillantes, voire des coups montés ; il reste qu'une personne qui ment, même sur sa vie privée, pour conserver une bonne image dégrade aussi sa crédibilité politique, à juste titre. D'autre part, la vieille question de la distance entre les promesses ou discours et les actes politiques, source de bien des commentaires désabusés ; là, la preuve par l'action ou les faits passés peut être déterminante.
L'un de nous a souligné la distance entre les intentions, fussent-elles honnêtes et la confrontation aux réalités de l'exercice du pouvoir compte tenu des rapports de force effectifs et de pratiques comme la destruction de documents par les sortants : bien des ministères sont vides lors des alternances, ce qui ne facilite pas le travail.
Enfin, on a rappelé les deux sources classiques de l'éthique dont l'une est généralement dominante dans l'esprit de chacun : d'un coté les grands principes, de l'autre l'analyse des conséquences probables de ses actes et paroles. Une personne politique ne peut ignorer la seconde source, faute de quoi comme disait Sartre je crois, « ils ont les mains propres mais ils n'ont pas de mains ». Il reste que le mépris pour la première source amène à une attitude primaire où « la fin justifie les moyens » et nous ne croyons pas à la légitimité du pieux (?) mensonge pour conquérir ou conserver le pouvoir.

Sortir de la crise

Concernant la soit-disant règle d'or, le commentaire d'Arnaud Montebourg m'apparaît le plus clair. C'est d'une règle de plomb qu'il s'agit.
Les leviers sur lesquels nous pouvons nous appuyer sont multiples :
La justice fiscale : en gros, corriger la situation actuelle dans laquelle les très riches paient beaucoup moins d'impôt proportionnellement que les classes moyennes ; plus précisément :
  • taxe (à faible taux mais très rentable) sur les transactions financières, ayant aussi l'effet positif de freiner les basculements irrationnels et dangereux de la finance, déconnectés de l'économie réelle ;
  • correction des baisses abusives de le TVA, principalement dans le domaine de la restauration ;
  • augmentation du taux marginal d'imposition de la plus haute tranche (ou création d'une nouvelle tranche) ;
  • probablement, simplification des prélèvements obligatoires par fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, associé à une retenue à la source.
Une mesure comme l'augmentation générale de la TVA, alors qualifiée de protection ou de sociale, telle que proposée par MV, est une idée minoritaire (pour cause d'absence de progressivité).
Le retour de la régulation est nécessaire ; comme disait l'autre, il faut que les banques apprennent à obéir, et désapprennent à commander (et n'oublions pas qu'une large partie de la finance est extérieure aux banques).
A ces mesures fiscales et de régulation s'ajoutent des mesures facilitant la croissance, à travers l'Enseignement et la Recherche, la croissance durable (notamment les économies d'énergie et la croissance des énergies renouvelables), les politiques de care ou de soin chères à MA, à juste titre.
Deux difficultés demeurent pour tous, à mon humble avis, qui sont sources d'inévitables tensions, que nous devrons affronter, que cela nous plaise ou non :
  • La notion de croissance durable peut n'être qu'une facilité de bonnes paroles, frise parfois l'oxymore et on ne pourra pas longtemps éviter de distinguer les couples dépenses-ressources qui doivent croître et ceux qui doivent décroître ; le bilan doit être positif en termes de qualité de vie, pas nécessairement en termes de tonnes équivalent pétrole ou même d'euros (bien que le paiement de la dette s'accommode mal de l'absence de croissance : une raison de plus pour la réduire effectivement).
  • Certes l'essentiel du gaspillage social vient des très riches, non des très pauvres comme on veut souvent nous le faire croire ; suivez par exemple les travaux de la fondation Abbé Pierre. il reste que MV n'a probablement pas tort de penser et de dire que nous devrons tous faire un effort. La question est que cet effort serve à tous et non à une ultra minorité. La réponse est dans l'arrêt du transfert du pouvoir des Etats aux Marchés et dans l'effort contraire, qui s'appelle le progrès de la démocratie, l'extension et non la réduction du domaine de la démocratie. Là, il ne suffira pas de faire confiance à quelque Président(e) : il faudra tous s'y mettre (enfin, presque tous). Cet effort n'est pas celui de la droite.
Voir aussi les propositions de MA.

ESS

La croissance de l'Economie Sociale et Solidaire est une voie importante comme alternative à la dictature des marchés ; cela exige que nous y mettions des moyens (le « nous » ici utilisé désigne tant la réunion des agents économiques individuels que collectifs) et que nous travaillions à dépasser les cultures managériales fondées en fait sur la cooptation de haut en bas et non sur l'intelligence collective. Une coopérative dont la gouvernance mimique celle d'un fond spéculatif est d'intérêt médiocre.

Sécurité

La gauche a compris – depuis un certain temps déjà – que la principale victime de l'insécurité est le peuple. Il faut associer et non opposer les politiques préventives et les politiques répressives, et éviter les modes de répression qui sont criminogènes : même les petites infractions doivent être punies, mais de manière proportionnée et surtout d'une manière qui aide à changer d'attitude plutôt que d'aider à entrer en contact avec la grande délinquance ou de tuer tout espoir. SR et MV notamment, mais tous en fait ont bien compris cela. Il faut aussi améliorer la situation professionnelle de la Justice, de la police et des agents pénitentiaires, pas seulement dans leurs intérêts propres, mais aussi pour qu'ils aient les moyens de mieux faire leur boulot.
Il reste que la principale insécurité de la période est la précarité croissante.

jeudi 1 septembre 2011

L'université d'été de La Rochelle vue de Bièvres


Voici quelques impressions, réactions et souvenirs au retour de l'Université d'été de La Rochelle qui s'est tenue du 26 au 28 août 20011. A travers elles, quelques réactions sur le PS, les hommes politiques, les experts, les militants, le peuple de gauche, la presse, les communicants ; lorsque ces notes sont critiques, elles portent aussi, bien sûr, auto-critique et auto-dérision d'une partie de moi-même.

Premières impressions globales 

Ce rassemblement témoigne d'un réel espoir, voire d'une conviction dans la victoire de la gauche lors des élections présidentielles de 2012 en France ; plaisir d'être ensemble, accord, voire enthousiasme à l'écoute des exposés, conscience des difficultés, persistance d'interrogations et de prudences, mais aussi faiblesse du sentiment que « les autres » - ceux qui n'ont pas les mêmes préférences d'idées et de personnes que soi-même dans le contexte des primaires - vont tout gâcher ; au contraire, la sensation domine que pour l'essentiel, on va travailler ensemble, dans le même sens, et on va gagner ; au moins on peut gagner.


Contraste avec une partie des commentaires des médias

Une grande partie des médias cherche les interstices annonciateurs de failles, voire de ruptures entre les candidats et les courants qu'ils représentent. Par contraste, lorsque deux participants qui ne se connaissant pas se retrouvent voisins, en terrasse, en inter-sessions, lors d'une restauration, ils ne cherchent pas d'abord à identifier leurs préférences ou allégeances : ils cherchent à savoir d'où vient l'autre : région, ville, mais surtout comment il travaille, comment il contribue à rendre le pouvoir au peuple : est-il ou est-elle animateur d'une section, élu-e, militant dans une entreprise, un quartier, une association, un groupe de réflexion ? L'idée est souvent de créer des contacts, et pour cela d'échanger des coordonnées. Quant à ceux qui ont le micro, bien sûr chacun-e a un ego, des ambitions, la conviction qu'il ou elle est d'une manière ou d'une autre le ou la meilleure, mais je pense qu'ils ont aussi compris que l'intérêt commun dépasse le leur et acceptent la nouvelle règle : c'est la partie du peuple qui votera aux primaires qui choisira notre candidat.
En d'autres termes, la recherche des prémisses de conflits internes qui semble motiver une large part de la presse ne m'apparaît pas comme une recherche d'approfondissement (où sont les difficultés non résolues?) mais comme une recherche de lieux où il peut y avoir du sang, parce que c'est le spectacle qui se vend le mieux. Peut- être y a-t-il aussi dans le peuple des gens qui vivent les divergences comme des représentations de questions qui les traversent ? Qui entendent plusieurs discours avec intérêt et ne savent pas où est le plus conforme à la réalité, à l'avenir, à leurs volontés, à leurs désirs ? Qui ne se contentent pas de classifier et cherchent des synthèses plutôt que des compromis ou des arbitrages, tout en sachant qu'il n'y en a pas toujours, des synthèses disponibles ? Autrement dit n'y a-t-il pas des gens qui écoutent vraiment les discours ? Pour ma part, le filtre d'écoute de la presse qui cherche les égratignures ou les blessures ne m'intéresse pas, et je nous félicite qu'il fonctionne peu, à ce jour.

Les idées et le projet

Le problème de la dette publique
La dette publique de nombreux états, dont les États-Unis et la France, pas seulement la Grèce et autres PIGS pose le problème que son remboursement nécessite soit la réduction massive de l'action des États soit l'augmentation des impôts dans des proportions qui peuvent avoir quelques inconvénients : baisse du niveau de vie des populations jusqu'à un niveau dramatique pour les plus vulnérables, arrêt de la croissance, fuite des capitaux libres de leurs mouvements des régions (du monde) où ils ne peuvent plus avoir des profits à deux chiffres après impôt. Ces effets négatifs se renforcent souvent mutuellement.
Plusieurs causes sont discernables : les excès de la dette privée (banques et autres acteurs financiers engagés notamment dans la bulle immobilière) ont été aimablement effacés par le soutien des états, mais ceux-ci se sont en conséquence endettés eux-même et n'ont pas cru devoir en profiter pour prendre durablement le contrôle des acteurs concernés ; une autre cause est la réduction de la fiscalité des entreprises notamment financières, au nom de la croyance en la « main invisible » qui arrose les pauvres lorsque l'on arrose les riches (sous entendu, s'ils ont de l'argent, les pauvres joueront au tiercé alors que les riches investiront « intelligemment »). Ce qui fait par exemple que les degrés de liberté des États (y compris USA) sont faibles comparés à ceux des financiers privés, lesquels ne sont responsables devant personne, se déplacent librement – à la différence des paysans ruinés – et n'ont qu'une règle : optimiser leurs profits en minimisant leurs risques. Il y en résulte que plus on est dans les difficultés, plus on emprunte cher.
Jusque là, (presque) tout le monde est d'accord ; le problème est : que faire ?
Le président français actuel propose une règle d'or d'équilibre budgétaire ; ça a l'air de bon sens, mais il y a quelques problèmes : ce Président sortant a très gravement endetté l’État qu'il dirige et découvre tardivement une vertu qu'il n'a pas mis en œuvre, il y a donc là une manipulation dirigée par les besoins de sa communication, non ceux du pays. Il y a trois sortes d'agents économiques : les états, les ménages, les entreprises. Chacun doit respecter des règles, mais ce ne sont pas exactement les mêmes : les ménages ne doivent pas emprunter plus qu'ils ne peuvent rembourser (ils leur arrive à eux aussi de s'endetter), et cela implique des hypothèses sur l'évolution de leurs revenus, de leurs dépenses et de la valeur de leur patrimoine (notamment immobilier) qu'ils ont parfois du mal à faire, particulièrement face aux flûtes charmeuses des vendeurs de crédit. D'où diverses catastrophes aux USA et en Espagne par exemple. Les entreprises sont parfois engagées dans une fuite en avant excessive, parfois même fondée sur l'escroquerie (vous vous souvenez de Madoff?), il leur suffit d'inspirer confiance soit aux grands financiers soit au bon peuple, du moins à sa fraction qui peut économiser et a décidé de le faire, et de respecter des règles comptables que les cabinets d'audit savent parfois ajuster de manière « créative », en oubliant les risques qui les dérangent. Quant aux États, puisque c'est eux qui sont en question cette année, ils ont quelques difficultés : ils décident parfois d'emprunter pour acheter une certaine paix sociale, plutôt que de liquider par exemple le logement social, comme c'est le cas massivement au Royaume Uni, plus discrètement en France. Cette fuite en avant leur permet pour un temps de mettre un peu de pommade sur la dérive du transfert de la plus-value toujours plus vers cette fameuse finance anonyme, irresponsable, mais qui est gérée – sinon contrôlée – par des gens qui ont deux jambes, deux oreilles, deux yeux, comme la plupart d'entre nous (pas tous). Toutefois, pour modérer les crises, les États doivent parfois mener une politique contra-cyclique, notamment dépenser pour relancer. La règle d'or leur coupe ce moyen. Les financiers privés ont des actifs gigantesques, comme certains États (la Chine et quelques pétroliers notamment), alors que les États occidentaux ont de lourdes dettes. Avec la règle d'or, on coupe rait (ou on coupera, qui sait?) une des dernières libertés collectives. On ferait un pas de plus vers un monde où le pouvoir appartient aux marchés, et non au vainqueur des élections. On peut même dire sans délirer que l'on couperait ainsi un des seuls éléments de contre-pouvoir des états (mener une politique contra-cyclique).
Il en résulte que les socialistes s'opposent à la règle d'or, non pas par incompétence ou démagogie, mais dans le contexte d'un effort pour reconquérir – cesser de perdre – un peu de pouvoir face aux marchés. Dans un scénario pessimiste, les gouvernements ne pourront bientôt plus que gérer les espaces verts (les petits, pas les grands). Le bon peuple – qui a compris qu'il fallait faire un effort – peut penser que la règle d'or est une bonne idée, quoique désagréable. Ce n'est pas le cas : il faut sur le long terme équilibrer les budgets des États, mais certainement pas se priver de la capacité de mettre en œuvre des politiques de relance. Roosevelt n'était pas un gros nul. Le problème est que les gouvernements ont tendance à toujours repousser à plus tard le moment d'équilibrer le budget ou de gérer des excédents. L'opportunité d'équilibrer le budget maintenant mérite débat ; la règle d'or certainement pas.
Cette question est difficile pour tous, pas particulièrement pour les socialistes. Pour nous, il est clair que les cadeaux fiscaux aux riches, ajoutés à l'effort pour désendetter les banques, ont endetté excessivement l’État Ce n'est pas le salaire des infirmières ou des policiers. Éviter les gaspillages est nécessaire, mais il est difficile d'évaluer combien gagner par cette voie. Une juste réforme fiscale est nécessaire et nous la préparons. Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite amène soit à l'asphyxie des services rendus par l’État, soit à l'externalisation – privatisation, qui est reculer pour mieux sauter. L’éducation a certes un coût, mais c'est surtout une nécessité pour ne pas couler. Vous avez vu les efforts d'éducation en Chine et en Inde ?
Reste une facette difficile de la question, sur laquelle nous avons encore à travailler, à mon humble avis. En gros, c'est la suivante : on voudrait bien continuer à emprunter, mais pas à des requins, pas à des usuriers qui nous dictent leur loi (par exemple la règle d'or). Mais ce sont eux qui ont les dollars/euros. Alors que faire ?
Il y a des pistes : les obligations européennes, une banque publique d'investissement, le micro-crédit social dans un autre domaine, une taxe sur les transactions financières, plus les voies que je n'ai pas identifiées ou que nous (les socialistes) n'avons pas identifiées. Mon sentiment est double : nous avons encore du travail, des idées à découvrir ou approfondir (pas seulement de la com), des arbitrages douloureux à faire ; mais nos concitoyens de droite, pour faire court, ne peuvent pas trouver la solution : ils n'acceptent pas – dans les faits - l'idée d'une certaine toxicité des « marchés », ils sont prisonniers de leur idéologie selon laquelle ce qui est bon pour les riches est bon pour tous (la « main invisible », l'argent qui dégouline de haut en bas). La preuve (vue de leur fenêtre) : les riches demandent eux-mêmes à contribuer davantage à l'effort. Sans doute certains d'entre eux voient-ils plus loin que le bout de leur nez, c'est à dire de leur cupidité à court terme. Toutes les bonnes volontés sont bienvenues... Il y a longtemps que les droites sont davantage prisonnières de leur idéologie que la gauche, y compris la social-démocratie.
Croissance ?
La croissance est-elle nécessaire ? La réponse collective est essentiellement oui : sans croissance, on ne sortira pas de la lourde dette. Oui, mais pas n'importe laquelle : une croissance verte et durable. Il y a une vraie réflexion sur les moyens de la relancer de manière durable.
Il y a aussi, plus discrètement, des gens – j'en fais partie – qui pensent que la question ainsi posée globalement n'est pas... durable. Une forte et longue croissance, menant par exemple toute la planète aux niveaux de consommation occidentaux, a fortiori améliorés, est impossible ou suicidaire. Nous devons donc approfondir les travaux – déjà présents dans certains exposés – qui cherchent à raisonner non pas en terme de croissance tous azimuts, mais de croissance ici (santé, sécurité, qualité de la vie), et de décroissance là (énergie notamment). Une affaire à suivre.
Je m'aperçois que j'ai parlé presque uniquement d'économie. C'est que les autres secteurs – éducation, logement, aide sociale, sécurité... - sont maintenant plus clairs. Ce blog n'est pas le seul canal d'information et de réflexion ! Mais l'inquiétude économique est présente chez tous, pourquoi ne pas faire le point ?
 

Les candidats

Tous les candidats socialistes aux primaires citoyennes sont intervenus, et il était intéressant, pour moi comme pour beaucoup, d'abord d'écouter le message de chacun puis de ressentir sa personnalité. Pour chacun, je tente d'exprimer un ou deux points forts de leur pensée lors de ces exposés, auquel j'adjoins une impression plus personnelle. L'ordre est aléatoire. En bas de la page d'accueil vous trouverez des liens sur les blogs des candidats à la candidature.
Martine Aubry exprime une réelle maturité, une bonne capacité à rassembler, à maîtriser/dépasser ses émotions personnelles. Elle apparaît identifiée au projet socialiste actuel dont elle a largement géré la construction. Elle est calme, convaincue, compétente. Elle se suscite pas de cris hystériques, et c'est tant mieux. MA est une des rares responsables politiques (y compris à droite) qui sache vraiment ce qu'est une entreprise. Elle sait aussi faire travailler et réfléchir les autres.
Arnaud Montebourg s'exprime avec talent et conviction. Il exprime une pensée libre – parfois décalée des consensus tacites – et apparaît comprendre ce que vit le peuple. On a tendance à l'assimiler à un effort de démondialisation décalé par rapport aux autres, et l'on s'interroge à ce sujet.
Permettez-moi ici une réflexion : lorsque AM développe ce qu'il entend par cet effort de démondialisation (protection contre les excès de la mondialisation) le contenu - le sens, la sémantique – est peu éloigné de ce que disent les autres candidats, et fait sens ; c'est le mot et l'insistance qui font contraste. Les communicants disent que c'est pas bien parce que c'est négatif. Pour ma part, je pense qu'il s'agit d'un décalage lexical (de mots) plus que sémantique (de sens) mais que, compte tenu des connotations de repli, voire de nationalisme du mot, il m'apparaît que le thème d'une autre mondialisation est plus juste que celui de démondialisation. Dommage. Il reste que AM porte un souffle, une intelligence, une volonté de transformation dont nous aurions tort de nous passer.
Ségolène Royal a enfoncé le clou de la preuve de sa compétence par sa pratique comme Présidente de Région. Cela correspond à une réalité, visible et intelligible.
Les partisans de SR ont à mon sens trop souvent une attitude de groupies acclamant sans répit leur héroïne par des cris quasiment orgastiques. Ces cris empêchent d'entendre l'orateur et sont, à mon humble avis, contre-productifs : ils indisposent les seniors (et au-delà) et inquiètent sur le caractère rationnel d'une part de son entourage. Ceci dit, SR a facilité l'expression de plusieurs témoignages (sur l'agriculture, l'enseignement, le logement notamment) extrêmement justes et qui témoignent d'un réel souci de la montée des souffrances dans notre pays.
François Hollande est calme, assez clair, compétent, il conserve une utile capacité d'humour qu'on lui connaissait déjà. C'est un bon énarque. Il ne risque pas la levée de groupies. Il a travaillé les questions fiscales. Il est possible que l'on ait plus besoin d'un bon énarque que d'un tribun. Mon interrogation est la suivante : peut-on vraiment sortir de l'injustice sans faire appel à de nouveaux comportements, plus généreux, plus solidaires ? Pas seulement plus rationnels ? Mais après tout, il y a place pour plusieurs personnes en France, et il n'est pas nécessaire qu'une seule cumule les qualité de compétence et d'enthousiasme. Un peu des deux, quand-même, pour le futur président de la République ? Je n'ai sans doute pas tout compris : je vais lire encore. En tous cas, je préfère un peu de discrétion (quelqu'un qui nous ressemble, comme aux États-Unis) à une vedette bling-bling, ou à un père (fouettard).
Manuel Valls assume une posture maintenant connue : pour lui, la vraie gauche ne peut faire du bon et durable travail que si elle est réaliste et abandonne les vieilles lunes d'un idéalisme de gauche irresponsable qui s'est révélé toxique. Il s'appuie aussi sur une pratique réelle, notamment dans le domaine de la sécurité et n'est pas éloigné de ce point de vue du discours de SR.
Pour ma part, je crois possible et nécessaire le développement de comportements – de citoyens, de dirigeants, d'entrepreneurs – dépassant les limites de ce que nous appelons aujourd'hui le réalisme.
Jean-Michel Baylet ne s'est pas exprimé (au moins devant moi).
Tous ceux qui se sont exprimés m'ont donné l'impression d'avoir beaucoup travaillé sur eux-mêmes, sur leur communication, sur le projet commun, sur les avenirs possibles de la France, sur leur projet personnel. Au delà des règles du jeu tactiques et de communication, je pense qu'ils gèrent raisonnablement la relation – parfois la tension – entre le projet commun et leur projet personnel. Les questions de sécurité sont prises au sérieux, vraiment.
Un détail : je m'applique à ne pas laisser les sondages remplacer mes neurones et vous invite à en faire autant.

L'université

Environ cinq mille militants ont pris part à cette « Université », pour la plupart des socialistes français, auxquels se sont joints des socialistes européens, de nombreux membres du MJS, et des invités d'Europe Ecologie Les Verts et d'autres partis ou mouvements de gauche. Le PCF avait un stand.
Le centre de conférences de La Rochelle est un lieu agréable et bien adapté, avec de nombreuses salles, grandes pour les réunions plénières et plus petites pour les commissions. Les séances plénières sont organisées comme des tables rondes où six à dix personnes, experts ou responsables connus, présentent un exposé de dix à trente minutes, généralement avec la participation d'un candidat aux primaires. La participation de la salle y est limitée aux réactions – généralement enthousiastes -, sans prises de parole.
Les commissions plus spécialisées – auxquelles je n'ai pas pris part, me concentrant cette fois-ci sur l'écoute des leaders et experts – offrent un peu de place aux questions et prises de paroles des participants.
L'ambiance est souvent attentive, quoique parfois envahie par des acclamations bruyantes qui évoquent plus une réunion électorale américaine qu'une Université.
Les relations entre les participants sont très majoritairement fraternelles, très peu polluées par les différences d'appréciation sur les intervenants.
A coté de l'université, comme un festival off, diverses réunions intéressantes se sont tenues, comme celle de Terra Nova, à laquelle j'ai pris part.
Le MJS a été mis à contribution, un peu dans un style « primaires américaines » : chants, drapeaux, slogans (unitaires). Mais on aurait tort de les voir comme de simples utilités : ils ont aussi travaillé - je veux dire réfléchi - et le discours final de sa responsable nationale Laurianne Deniaud était excellent. Mon voisin – un vieil occitan – était enthousiaste.
 

Coûts et bénéfices

Les coûts
Si l'on ajoute le prix de l'inscription (modéré), du logement, du transport, des cafés sur le port, des livres achetés à la librairie de l'Université, c'est cher, c'est pas pour le prolo du coin ; à moins de lui payer des frais de mission ; ça se fait par endroits.
Les bénéfices
Une dose groupée de bons exposés, tant par des leaders connus que par ceux que l'on n'a pas encore croisés, par des experts intelligents et concernés par la France et son peuple, ça (re)met quelques idées en place, ça répond à quelques questions et … ça en soulève de nouvelles que l'on avait ignorées. Cela s'adresse aux neurones, au cœur, presque aux muscles !
Comme lieu pour contribuer à construire ensemble, c'est assez faible, au moins si, comme moi, on en est resté aux sessions plénières. Il y a d'autres canaux pour cela.
Compléter son carnet d'adresses, retrouver de vieux copains / cousines, oui, ça fonctionne.
La librairie était bonne, j'en ai ramené un bon échantillon, à feuilleter par exemple le 10 septembre à la Grange aux Fraises.

Conclusion

Ce post (message) - témoignage est différent de ce que disent les médias. Il peut intéresser des gens, à Bièvres par exemple. Venez en parler avec nous le 10 septembre (voir la page Calendrier). Ou utilisez les voies électroniques. J'ai toujours des doutes sur la nécessité d'avoir un chef. Il y a plusieurs talents dans ce pays. C'est un autre débat ? Pas tout à fait : un bon Président fait non seulement exécuter (pas au sens de tuer, au sens de faire obéir) mais aussi réfléchir les autres. Un homme providentiel, ça va, on a déjà donné. Si on essayait une femme sérieuse, ou un homme normal ? 
JLE