jeudi 5 juillet 2012

Ferrand, Higgs et Carmignac


Olivier Ferrand

Le même jour, j'ai reçu un mot d'Olivier Ferrand à ses « amis facebook » disant : « Olivier Ferrand a ajouté un emploi : Assemblée Nationale à son timeline » et j'ai appris qu'il était victime d'un arrêt cardiaque après un jogging matinal près de sa maison de famille dans les Bouches du Rhône, là où il vient – il venait - d'être élu. C'est davantage qu'une minute de silence que cela a déclenché chez moi. Certes il n'était pas un intime ; seulement un expert que Michel Yahiel a fait venir l'an dernier à Bièvres pour parler d'Europe ; seulement un homme politique « différent » avec qui j'ai dîné un soir - avec une trentaine d'autres – à la Rochelle, avec qui j'ai eu quelques brefs échanges, dont j'ai lu un livre (L'Europe contre l'Europe : Appel à une nouvelle génération européenne) et quelques articles ; seulement un élu des Bouches du Rhône, comme mon grand père (Dominique Duverger) l'a été du temps de la SFIO d'avant le congrès de Tours ; seulement un socialiste peu enclin aux jeux d'appareils, comme je le suis ; seulement un homme réfléchissant vraiment à plusieurs questions ; seulement le fondateur d'un collectif de réflexion que j'ai rejoint, Terra Nova.
Olivier Ferrand a pris une part significative dans l'effort que plusieurs ont fait pour reprendre calmement quelques questions actuelles, parfois fondamentales, pour rénover le PS, pas d'un coup de com, mieux que ça. Il a heurté des sensibilités, la mienne parfois. Il a fait partie des gens qui ne croient guère à un changement fondamental, passant du capitalisme à (tout) autre chose. Je fais partie des gens qui n'attachent pas une telle importance au « socialisme réel » se réclamant de la pensée communiste qu'ils estiment que la seule alternative possible au capitalisme étant le communisme à la Brejnev, il en résulte que le capitalisme est indépassable et donc éternel. La chute du mur, l'échec du "communisme" n'impliquent pas qu'il n'y a rien hors du capitalisme. Je pense qu'il convient de le dépasser. Ce qui n'empêche pas de le réformer. On en reparlera. Avec Olivier Ferrand, on pouvait réfléchir calmement, analyser et proposer. Nous lui devons de continuer.
Je suis allé hier après-midi 4 juin à la cérémonie d'inhumation d'Olivier Ferrand. Ni fleurs ni couronnes ; ceux qui veulent participer peuvent envoyer des dons à l'intersyndicale de LyondellBaseul à Berre (à l'ordre de ADRSPB), cela sera cohérent avec l'engagement d'O.F. pour ces personnes menacées par la fermeture de leur site. Saint Sulpice est plus belle à l'intérieur qu'à l'extérieur. La nef était pleine ; j'ai reconnu Michel Rocard, Lionel Jospin, Claude Bartolone, Manuel Valls et quelques autres. Le prêtre officiant a évoqué Terra Nova, qui est aussi terre de justice dans l'apocalypse biblique. Jospin, Valls, Bartolone ont pris la parole après la famille. Tous ont souligné sa volonté, son ouverture, sa capacité à comprendre et à agir. Les derniers mots de Bartolone ont été quelque-chose comme « les larmes de l'Assemblée Nationale accompagnent un fils aimant, un fils aimé ». Beaucoup de costumes et de robes sombres, quelques tâches de couleur de robes d'été. Une émotion véritable, partagée. Puis le retour vers le RER, à travers le jardin du Luxembourg. Olivier Ferrand était une personne de grande qualité.

Le boson de Higgs

La matière est faite de particules généralement stables et d'autres qui incarnent et médiatisent les interactions électromagnétique, forte et faible ainsi que la gravité. Le médiateur, dans la gravité, est prévu comme probable depuis 1964, dans ce que l'on appelle le modèle standard ; c'est le boson de Higgs. Mais on ne l'avait pas « vu ». Compte tenu de son poids – plus de cent fois celui d'un proton, 125 Gev – il est difficile à isoler et l'on n'observe, compte tenu de sa durée de vie, que la gerbe des produits de sa décomposition. Il y a moins d'une chance sur un million pour que les observations faites au CERN ne soient qu'une fluctuation statistique. Le CERN abrite sous la frontière franco-suisse le plus grand accélérateur de cette planète, le LHC. Plus les accélérateurs sont grands, plus ils voient de petites choses ou des choses lourdes. A quoi ça sert ? La quête de l'humanité pour comprendre la nature est sans fin. Nous ne nous contentons pas d'un sac de lois indépendantes considérées comme immuables, nous comprenons de mieux en mieux comment elles s'articulent et d'où elles sortent. Cela donne des connaissances solides, mais toujours questionnables. Le « modèle standard » est fortement renforcé : sa capacité à prédire la particule lourde et cependant évanescente qui rend compte de la masse est impressionnante. L'histoire n'est pas terminée, ici n'est pas le lieu de développer. L'extrême difficulté de ces recherches, y compris d'un point de vue technique, a des retombées technologiques, un peu comme la recherche militaire ; à part que c'est moins dangereux et mieux partagé. En revanche, les retombées pratiques du boson de Brout-Englert-Higgs ne sont pas prévisibles aujourd'hui. L'accroissement de la robustesse du modèle standard renforce la crédibilité de ce que nous croyons savoir de l'histoire et du devenir de l'univers dont la planète bleue est l'infime partie où nous vivons. La matière et les interactions « noires » restent inconnues pour l'essentiel. Le monde dont on parle ici n'est pas le monde des physiciens, mais bien celui où nous vivons tous ; les physiciens nous proposent des lunettes pour en comprendre deux facettes, paradoxalement le très petit et le très grand. Notons que le monde est, un peu comme le langage (lettres, phonèmes, mots, phrases, discours) un empilement de couches portant chacune des propriétés émergentes de plus en plus difficiles à expliquer par la couche du dessous : particules « élémentaires », atomes, molécules, micro-biologie, biologie, sciences sociales. La découverte du boson de Higgs manifeste le succès de la coopération de personnes de grande qualité.

Carmignac

Monsieur Edouard Carmignac, financier de son état,  publie dans Le Monde daté d'aujourd'hui une pleine page où il explique à Monsieur François Hollande, calmement mais fermement (LOL), en quoi « Hélas, les projets annoncés par votre gouvernement ne vont pas en ce sens (réformer notre pays en profondeur pour l'aider à faire face aux imposants défis qui l'attendent) et constituent une accumulation de menaces funestes. La mise en place d'une fiscalité confiscatoire décapiterait les états-majors de nos entreprises, accélérant l'exode de leurs dirigeants... l'augmentation du Livret A faciliterait certes le placement de la dette publique, mais engouffrerait une part accrue de l'épargne populaire dans un placement à la rentabilité médiocre ». J'en passe.
Rappel : le livret A sert surtout à financer des logements sociaux ; il en manque.
Vous vous souvenez peut-être que j'ai écrit, plusieurs fois, que la victoire électorale de la gauche, socialistes en tête, allait ouvrir une période de cohabitation avec l'autre pouvoir, celui de la finance. Nous y voilà.
Les revenus des dirigeants du CAC40 représentent 240 SMIC. Il est vraisemblable qu'une partie des dirigeants actuels des grandes entreprises soient bons, voire excellents, à extraire une part croissante et indécente de la plus-value vers eux-mêmes et les grands détenteurs de la finance. Les entreprises ne pourraient être dirigées que par des cupides et pour des cupides ? Le seul vrai moteur des gens intelligents ne pourrait être que les intérêts personnels, les leurs et ceux pour qui ils travaillent ? Nous ne le croyons pas. Il n'y a pas que des Carmignac ; il y a aussi des Ferrand, des Higgs et même des entrepreneurs qui travaillent pour tous les porteurs d'enjeux, pour qui l'éthique a un sens. J'en ai connu un, un certain Louis Schweitzer, il y en a d'autres, déjà identifiés ou qui vont se révéler. Le dogme selon lequel les plus avides sont les plus compétents est une erreur ou un mensonge, on peut hésiter ; les deux, peut-être. Si vous voulez lire de bons auteurs à ce sujet, voyez Joseph Sitglitz, ou Jérôme Maucourant, par exemple dans « Avez-vous lu Polanyi ? ». Que les cupides partent ailleurs, je ne crois pas qu'on y perde.

Pouvoirs

Nous n'avons pas de baguette magique pour augmenter significativement les revenus des travailleurs, seulement quelques moyens très modérés dans l'immédiat et quelques idées. Le pouvoir économique appartient d'abord à la finance. Nous ne sommes pas leurs complices ; c'est en tous cas l'avis de Monsieur Carmignac. Nous avons « seulement » le moyen de casser les liens de complicité entre le pouvoir politique et le pouvoir financier. De travailler avec deux mains : l'une corrigeant ou atténuant les injustices les plus insupportables, l'autre construisant dans les esprits ouverts et dans des fragments de réalité d'autres entreprises, d'autres gouvernances, qui ne soient pas motivées d'abord, voire exclusivement, par le profit des détenteurs de capitaux. J'entendais un économiste tchèque dont je n'ai pas capté le nom, bon pédagogue, dit-on, expliquer qu'il ne fallait pas dépenser plus que l'on gagne (c'est expliqué dans la Bible), et que cela ne signifiait pas que le capitalisme était condamné, seulement celui qui veut croître à tout prix. Cet homme a « connu le communisme » et n'en veut plus. Il n'a pas encore bien compris, semble-t-il, que le capitalisme financier rassemble de plus en plus de pouvoir et organise ses efforts et les nôtres pour « améliorer les processus » et déplacer les capitaux de manière à optimiser ses gains, point à la ligne. La culture de la gouvernance moderne, sa littérature, ses séminaires, ses experts, ses formateurs, ses simulateurs, ses indicateurs, servent cet objectif unique. Cela implique la croissance, cela implique le confinement de l'écologie au développement de nouveaux business « verts », cela implique l'indépendance de l'économie, ou plutôt le renversement de l'enchâssement : l'économie n'est plus enchâssée dans la société, c'est la société, et le pouvoir politique, qui sont enchâssés dans l'économie.
Le gouvernement socialiste ne relève le SMIC que de 2 %, de quoi acheter un carambar par jour, dit-on. Le gouvernement n'est ni en mesure ni désireux de prendre en charge le gros des forces productives. Il peut modifier une partie du contexte, il peut aider à résister au transfert continu de la valeur ajoutée vers les 1 % les plus riches. Nous avons plusieurs voies de progrès. Résister au processus de transfert du pouvoir dans les entreprises vers les acteurs des « centres de profit », au détriment de ceux qui pilotaient le progrès technique, qualifié de « centres de coûts » auxquels on ne demande plus que de les réduire, ces coûts ; les compteurs de haricots prétendent diriger la technique et la recherche, entre autres. Construire, parfois reconstruire, une gouvernance équilibrée entre les différents porteurs d'enjeux : les clients, la planète, les travailleurs, les actionnaires, la société environnante ; vaste programme. Corriger, notamment par la voie fiscale, les invraisemblables transferts de plus-value vers les actionnaires ou les haut dirigeants ; oui, les décourager ; cela permettra peut-être le développement de nouveaux dirigeants et entrepreneurs. Faciliter le développement d'entreprises sociales et solidaires. Refuser le processus par lequel on ne peut maintenir quelque sécurité pour tous que par l'endettement de nos successeurs.
Nous avons beaucoup d'intelligence et de forces productives sous-employées, des hommes et des machines. Nous n'avons pas besoin de piller la planète, ni de transformer les ouvriers en sportifs de haut niveau, ni d'exclure ceux qui n'en peuvent plus, ni de voir bien des cadres tenter de trouver une échappatoire dans une PME proche du tourisme.
Les services publics produisent de la valeur pour tous. Un peu plus pour les 1 % que pour les autres, bien sûr : ils voyagent plus, ils vont plus au théâtre, ils se soignent davantage, mais pour tous quand même. Ils ne sont pas seulement un coût, comme les ultra-libéraux veulent nous le faire croire. Certes, une grande partie de la valeur est produite dans les entreprises. La « destruction créatrice » ne fonctionne plus très bien. Elle devient destruction tout court.
L'intelligence digne d'intérêt n'est pas d'abord celle des cupides. Beaucoup de pages et autres signaux vont tenter de nous le faire croire. Il n'en est rien.

lundi 18 juin 2012

Législatives : second tour


Voici les résultats dans la cinquième circonscription de l'Essonne et, pour comparaison, à Bièvres :


Maud Olivier, PS, est élue Députée de la cinquième circonscription de l'Essonne.

La photo ici présentée a été prise aux Ulis le 17 juin à 22 heures 21 par mes soins.

Nous remercions vivement toutes celles et tous ceux qui par leur travail, par leur soutien et par leur vote ont permis l'élection de Maud Olivier et ont donc choisi de donner à François Hollande les moyens du changement.
Dans l'Essonne sont élus :
Six Députés PS : Manuel Valls, Michel Pouzol, Maud Olivier, François Lamy, Thierry Mandon, Marek Boutih
Une Députée  EELV : Eva Sas
Deux Députés UMP : Frank Marlin, Nathalie Kosciusko-Morizet
Un Député «divers droite » (DLR) : Nicolas Dupont-Aignan.
En termes plus synthétiques, 7 députés de la majorité présidentielle, 3 députés d'opposition sont élus dans l'Essonne.
Au niveau national, voici une photo du résultat : [pour agrandir cette image du Monde daté du 19 juin, cliquez dessus]

Il y a eu 44% d'abstentions, c'est beaucoup. Le PS obtient à lui seul la majorité de l'Assemblée Nationale, l'UMP perd une centaine de sièges,  l'extrême droite obtient trois sièges (dont deux FN), le MODEM est très affaibli (sans doute à trois sièges), le Front de Gauche obtient dix sièges, ce qui est insuffisant pour former un groupe parlementaire. EELV obtient 18 sièges, le Nouveau Centre 14 sièges.
Globalement, le gouvernement est soutenu par une majorité parlementaire claire. Je choisis cette manière de dire plutôt que « dispose d'une majorité parlementaire » ; je préfère que le gouvernement ne dispose pas de l'Assemblée Nationale mais que cette Assemblée soutienne le Gouvernement dans son travail. Ce n'est pas une question de mots mais de pratiques.
La majorité parlementaire, certes forte en tenant compte de la majorité de gauche au Sénat, n'atteint pas les trois cinquième (alias 60%), ce qui ne permet pas à la dite gauche de modifier la constitution sans alliés dépassant la majorité présidentielle. Le nécessaire relatif consensus dans ce domaine n'est pas atteint avec les seules voix de gauche. Il faudra donc être très convaincants pour étendre le vote aux municipales à certains étrangers, par exemple.

Commentaires

L'association du système de scrutin au comportement des électeurs amplifie les mouvements. C'est une bonne chose que le gouvernement n'ait pas à marchander les moyens de son action, ce serait une mauvaise chose qu'il n'écoute que lui-même. L'aspect « rouleau compresseur » doit être tempéré par une écoute attentive d'abord des autres élus de gauche, plus généralement de tous les élus. Ceci dit, lorsqu'il y a divergence totale sur les causes de nos problèmes, il n'est pas possible de mettre en œuvre des solutions consensuelles. Selon que la cause du problème est la paresse et l'inconscience du peuple ramolli ou la cupidité des financiers, les solutions ne sont pas les mêmes.
J'entendais une copine bien biévroise dire qu'il était tout à fait possible d'être écologiste et de droite, que ça n'a rien à voir. Ce n'est pas l'avis de la majorité de l'écologie politique qui pense, semble-t-il avec quelque raison, que la préservation de la planète, dont nous-même dépendons quelque peu, est peu compatible avec la fuite en avant perpétuelle nécessaire à la finance. Mais, à mon humble avis, une idée proche de la sienne quoique distincte n'est pas sans fondement : être de gauche ne garantit pas un comportement écologiquement optimal. Encore faut-il, notamment, parvenir à sortir de la nécessité d'une croissance gaspilleuse pour inventer disons une croissance intelligente. Ce n'est pas gagné et la culture de gauche n'a pas totalement métabolisé les limites de la planète, qui lui apparaissent parfois comme de bonnes idées à examiner plus tard, lorsque les urgences seront traitées. Nous devons donc certes écouter nos amis d'EELV (ou même d'écologistes cherchant à se dégager de l'alternative gauche-droite), et surtout réfléchir nous-mêmes.
Le centre a été laminé par la bipolarisation. Il est vrai que la position de François Bayrou, partageant l'analyse économique avec la droite mais partageant cependant le gros des valeurs humanistes de la gauche, est difficile à tenir à la fois dans la pratique, dans la théorie et dans l'opinion des électeurs.
Le centre droit n'est-il qu'un faux nez de la droite la plus classique ? Pas sûr, ou du moins cela dépend de ce que l'on appelle la droite classique : il est différent de la droite extrême incarnée par le FN et une fraction actuellement non mesurable de l'UMP. Que va-t-il sortir de la traversée du désert de l'UMP ? Moi pas savoir, moi étranger à l'ump.
Et la gauche de la gauche ? Il y a plusieurs choses à faire ensemble ; j'en vois surtout deux : coopérer dans de nécessaires actions de résistance (on appelle ça des luttes), confronter nos recherches sur quelques facettes de la société humaine à construire.
L'essentiel est : le gouvernement va pouvoir s'ajuster rapidement ; l'Assemblée Nationale également : remplacement des Ministres par leurs suppléants, mise en place des cabinets, des assistants parlementaires, des commissions, d'une partie de la haute administration, des liens avec « le terrain ». Rendons hommage à Maud Olivier pour son engagement à ne conserver aucune fonction exécutive ni au Conseil Général ni en Mairie. Aidons la à ce que ce choix du non-cumul ne signifie pas se couper du terrain. Faisons en sorte que nous ne soyons pas surtout un « terrain » que labourent des élites mais un terrain où germent et se développent les forces d'innovation – pas seulement technologique, également sociales et démocratiques - ; que le peuple avec son travail, qui est la vraie poule aux œufs d'or, avance en maîtrisant de mieux en mieux son devenir, plutôt qu'en se laissant bercer par la communication du type « faites moi confiance, c'est trop compliqué pour vous ».
Bon. On va se reposer un peu ; puis on va s'occuper d'éviter que les élus ne se croient tranquilles pour cinq ans ; celles et ceux que nous apprécions ne sont pas dans cet état d'esprit. On va se faire écouter ; ça suppose aussi que l'on ne se laisse pas aller à penser et dire trop de bêtises, que l'on ne remplace pas nos têtes par nos réflexes ; que l'on progresse dans les débats qui nous traversent nous-mêmes, dans ceux que d'autres ont déjà explorés ; que l'on ne se laisse pas récupérer par TINA : there is no alternative, il n'y a pas d'alternative au pouvoir des marchés financiers. Mais si, il y a des alternatives. Nous venons de dégager un peu d'espace pour cela, en dégageant la droite. Il faut s'en servir, de cet espace.

vendredi 15 juin 2012

Un billet de Maud Olivier sur le plateau de Saclay

Nous transmettons ci-dessous un billet d'humeur de Maud Olivier, qui rappelle quelques réalités. Ne craignez rien : Maud Olivier ne fait pas que des billets d'humeur. Mais parfois, la courtoisie ne suffit plus et l'on ressent la nécessité de hausser le ton.
Les mensonges de M. Hocquard
Sur le métro aérien:
Le candidat UMP feint d’ignorer que la Société du Grand Paris, chargée de mettre en œuvre la future ligne, est présidée par ses propres amis politiques. Faut-il rappeler que c’est André SANTINI, membre du même parti que M. Hocquard, qui préside la SGP ?
A la faveur de la campagne électorale, le candidat UMP clame haut et fort qu’il est favorable à l’enterrement du métro. S’il avait eu une quelconque capacité à se faire entendre, il aurait été préférable qu’il en use auprès de ses amis de l’UMP, M. Santini en tête. 
La réalité, c’est que demain, si je suis députée, j’aurai les moyens d’agir auprès de Mme Cécile DUFLOT, Ministre qui assure la tutelle du Grand Paris, et auprès de François Lamy, Ministre de la Ville, pour que les doléances légitimes des habitant-e-s et des élu-e-s sur le futur métro soient prises en compte.
A la démagogie électoraliste de M. Hocquard, je répondrai par le pragmatisme et le travail de fond sur ce sujet, comme sur les autres.

Sur la préservation des hectares agricoles du Plateau de Saclay:
Dans les années 1990, M. Trimbach, Président du District du Plateau de Saclay (DIPS – future Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay) avait fait voter par l’ensemble des élus du DIPS une demande de protection de 2000 hectares « au moins » des terres agricoles du Plateau.
Le DIPS est transformé en CAPS en 2003. François Lamy, nouveau Président, demande alors la protection de 2100 hectares. Le président de la CAPS saisit ensuite à la fois l’OIN et la Région Ile-de-France pour signifier le vote unanime de l’ensemble des élus dela CAPS appuyant cette demande. 
En parallèle, une commission permanente mise en place par François LAMY a travaillé pendant un an pour délimiter et construire une carte des terres agricoles. Celle-ci a fait l’objet d’un vote d’approbation par l’ensemble des membres de la commission. Elle a été annexée au projet de révision du Schéma directeur de la Région Ile-de-France et communiquée pour prise en compte à l’Etat. Cette commission était composée de l’ensemble des agriculteurs du Plateau, des directions départementales de l’Agriculture de l’Essonne et des Yvelines, dela SAFER et des associations concernées.
La Région Ile-de-France a approuvé son Schéma directeur (SDRIF) en 2008. Il reprend cette formulation : « au moins 2100 hectares plus les 200 hectares au nord/ouest de Toussus le Noble ».
C’est donc bien à l’initiative de la Gauche et grâce à ses collectivités que cette carte des 2300 ha a vu le jour et a été entérinée, y compris par l’Etat.

La commune de Bièvres a quitté la CAPS :
Le départ de la commune de Bièvres s’est produit au lendemain de l’élection de François Lamy, qui a obtenu la majorité des voix des élus, contre… M. Hocquard. L’argument mis en avant à l’époque pour justifier ce départ était le refus que la CAPS ne se transforme en « communauté d’agglomération ». Résultat, Bièvres appartient aujourd’hui à la communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc, et le poids de sa commune est complètement dilué face aux grandes villes des Yvelines. En réalité, ne supportant pas de voir la CAPS passer à gauche, il a préféré sacrifier les intérêts de ses propres habitants, par sectarisme et pour se retrouver dans une intercommunalité de droite !!! Drôle de conception de l’intérêt général…
Il fait aujourd’hui porter le chapeau à son prédécesseur, en omettant de rappeler qu’à cette époque il était bien membre du conseil de la Communauté de communes du Plateau de Saclay, au même titre que l’ancien maire de Bièvres.


Comme pas mal de gens, HH est meilleur (ou moins mauvais, comme vous voudrez) lorsqu'il pose des questions, comme à la fin de son éditorial concernant le logement sur le site municipal, que lorsqu'il tente de donner des réponses... 
Ceci dit, le dernier tract de HH où il quitte sa posture relativement modérée pour déverser des flots de bave bien peu fondés sur la réalité de l'action de Maud Olivier en particulier et de la gauche en général témoigne surtout, espérons le, d'une forme de panique. La principale volonté de ses semblables est le soutien à la volonté des gestionnaires de la fortune amassée par la confiscation des fruits du travail, qu'ils appellent "les marchés" ; la situation de plus en plus catastrophique des peuples du sud de l'Europe n'est que la caricature et l'annonce de ce qui nous attendrait si nous, les électeurs, leur rendions tout le pouvoir : soutenir la finance devenue un groupement d'usuriers, écraser les peuples. Relisez le message précédent : ils s'appliquent à renverser la perception et la compréhension de la réalité et veulent sauver les profiteurs en accusant leurs victimes. Ils font semblant de prendre la prison pour une école de vertu. Ils défendent "la famille" mais lui ôtent les moyens de soigner ses membres. Ils sidèrent les anciens immigrés devenus français (j'en suis un) qui se croyaient chez eux. Espérons qu'ils ne convaincront que ceux qu'ils aveuglent encore. Pour ma part, ce que j'en dis n'est pas le fruit d'une quelconque idéologie, mais de l'analyse des données socio-économiques. Il semble bien que HH fasse partie de ces "experts" qui s'appliquent surtout à nous faire prendre des vessies pour des lanternes et vice versa. Il nous appartient de sortir de cette tristesse et de calmer ces discours en manifestant par nos votes que nous ne sommes pas dupes.