mardi 4 octobre 2011

Arnaud Montebourg, dimanche 2 octobre


J'ai pris part dimanche 2 octobre au meeting de A.M. dans le 12° arrondissement de Paris, écouté avec soin, acheté puis lu le petit livre « votez pour la démondialisation » (deux euros, quatre vingt six pages). Comme je l'ai déjà dit, j'avais des sentiments mélangés : il a du souffle, le bourguignon, mais mettre la démondialisation au premier plan...
Je résume : plusieurs fois dans l'histoire, le peuple français a du se mobiliser pour prendre ou reprendre la main face à un pouvoir illégitime : l'aristocratie (1789), l'Eglise (1905) entre autres. Nous somme maintenant face à une situation de ce type : la finance internationale dérégulée et hypertrophiée, gonflée du décalage durable entre la stagnation du niveau de vie des peuples et la croissance à deux chiffres de leurs profits, la finance internationale, donc, a pris l'essentiel du pouvoir, au détriment des pouvoirs politiques élus ; nous devons et nous pouvons reprendre la main. Cette reconquête exige un certain protectionnisme au niveau de l'Europe, contre le dumping social et le dumping environnemental, dont nous avons déjà en partie les moyens, lesquels doivent être étendus. Dans la foulée, reconstruisons une Europe moins dépendante, réindustrialisée, démocratique et capable de prendre ses décisions sans marchandages médiocres et interminables, reprenons une juste place dans le monde, par l'échange juste, où chaque partenaire gagne. Sortons d'une logique de libre échange où les acquis sociaux européens régressent rapidement tandis que les peuples du sud sont confinés dans un quasi-esclavage, sortons d'une logique incapable de faire face aux limites de la planète. Pour cela, il faudra se retrousser les manches, comme la génération de l'après guerre l'a fait ; ça va peut-être pour un temps être aussi dur que de passer complètement sous la loi des marchés dérégulés et dominés par la finance, mais on construira une société plus libre de ses mouvements, notamment donnant plus de place au capitalisme coopératif, on saura pourquoi on en bave, on retrouvera le progrès, une meilleure vie pour nos enfants.
D'une certaine façon, il dit comme Manuel Valls, plus nettement que ceux qu'il appelle « les fils jumeaux de Jacques Delors », que ça va être dur ; mais il n'a pas la même vision de la manière de s'en sortir que M.V..
La différence avec F.H. et A.M., c'est à mon sens l'acceptation d'un affrontement plus direct avec la finance internationale, affrontement vu comme inévitable ; il ne s'agit pas de les suspendre à la lanterne, mais de cesser de dépendre d'eux. J'ai du respect pour Jacques Delors ; mais les compromis historiques qu'il a passé ne fonctionnent plus beaucoup. A.M. est-il plus à gauche ? Trop à gauche pour gagner, trop à gauche pour beaucoup d'entre nous ? Je n'en suis pas sûr : bien des cadres, bien des paysans, bien des dirigeants de PME se retrouvent au moins dans le diagnostic. Sans parler de la part du peuple travailleur qui ne croit plus dans la gauche. C'est plus vigoureux en quelque sorte ; à chacun de voir.

1 commentaire:

filippo a dit…

et puis il a eu le courage jusqu'au bout de ne pas lacher Chirac le voleur, puis Guérini...