lundi 12 mars 2012

Villepinte, 11 mars 2012

Quelques notes sur le discours de N.S. hier.
Frontières Il y a principalement trois sortes de choses qui peuvent passer les frontières : des gens, des objets, des euros.
Les gens, ça se voit, dans les transports en commun par exemple ; les industriels allemands en font passer beaucoup (sous-traitants payés six euros de l'heure), ce qui les aide à conserver la production chez eux, dans l'agriculture par exemple (domaine où ils exportent plus que nous, mais oui). Il est vrai qu'ils n'ont pas beaucoup de main d’œuvre locale (démographie presque à la russe). En France, les clandestins aussi font tourner une partie de la machine, dans la confection par exemple. Faire tourner des activités avec des immigrés sous-payés, est-ce une forme de délocalisation ou un moyen de l'éviter ? A moins que ce soit une manière d'avoir le beurre et l'argent du beurre ; pas le sourire de l'ouvrier français, en tous cas, à moins qu'il ne trouve un meilleur boulot, ici ou ailleurs. Les avantages de rester en France avec un prix de main d’œuvre sudiste : le rêve ! ... enfin pour les patrons concernés, bien sûr. A notre avis, il faut modérer, légaliser, humaniser, former, non pas éradiquer l'usage de travailleurs immigrés. Et puis les français n'ont peut-être pas encore tout compris : dans ma famille, plusieurs ont franchi l'atlantique, avec une carte verte, pendant les années Sarkozy. Ceux là ne sont pas contre l'immigration : ils sont immigrés (vus des USA). Pas si simple. La liberté de circulation des gens, ce n'est pas si mal, même au delà du Club Med, même pour nous. Qu'est-ce qu'il dit, NS ? Une chose assez différente de ce qu'il a fait, non ?
Les marchandises. Il faut avoir quelque-chose à offrir aux autres, produire ici (France, Europe) et se défendre contre la concurrence déloyale (dumpings de divers parfums). Certes. Plusieurs l'ont remarqué avant lui (par exemple Arnaud Montebourg) et F.H. en a pris acte. Assez différent de ce qu'a fait NS, non ?
Les euros. Alors là, on ne les voit pas passer, ils passent pas des câbles, parait-il. Ils font parfois l'aller-retour dans la nuit. Ils sont vraiment très libres de leurs mouvements. Il dit quoi, à ce sujet, NS ? Il parle de taxer un peu, je crois. Il a fait quoi, comme Président ? Une chambre de compensation européenne incontournable, il en pense quoi ?
L'expérience : excusez-moi, je n'en avais guère quand j'ai été élu, dit NS. Je croyais que c'était un grave handicap pour FH.
L'Europe, on va lui faire entendre raison dit NS (sur Schengen, sur la préférence Européenne). Je croyais que FH était grotesque de vouloir négocier une facette « croissance » dans la discipline commune européenne ? Oui, on doit se coltiner cette contradiction : c'est seulement ensemble que l'on résoudra nos plus gros problèmes, que l'on pourra peser sur le destin du monde, oui, l'Europe que nous connaissons est biaisée par une idéologie ultra-libérale, qui croit par exemple faire baisser le coût de divers services (renseignements téléphoniques, électricité) en introduisant la concurrence, alors que cela introduit le désordre et fait monter les coûts, dans ces deux cas. Oui nous devons construire une Europe différente, où les peuples reprennent le pouvoir ; et ça ne sera pas facile, la dernière fois que les sociaux-démocrates avaient pas mal de pouvoir, ils n'ont pas su faire ; mais courage, nous aussi on apprend. Et ça m'étonnerait beaucoup que NS soit disposé à affronter cette idéologie, et les intérêts financiers qu'elle sert.
Le contraste entre le discours de la semaine de NS et son action du quinquennat finissant est saisissant. Il n'apprend qu'au moment de repasser devant le jury ? Je crains qu'il ne vive surtout de postures, de communication ; pas la bonne, celle qui permet de comprendre, la tordue, celle qui permet de maquiller.

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