mercredi 28 mars 2012

Merah

Face aux événements de Toulouse, nous avons choisi le silence. Les victimes innocentes, tuées pour leur seule appartenance à une confession ou à leur qualité de militaire, appellent notre solidarité dans la souffrance, notre intelligence si possible, assurément pas notre haine, ni notre passivité.
Deux remarques cependant : nous déplorons que les policiers intervenants n'aient pas pu ou pas su éviter de tuer Mohammed Merah. Chacun sait qu'il eût mieux valu un procès et que la quasi totalité des informations sur les événements vient des services de sécurité ; d'autres voix auraient pu être utilement entendues.
Seconde remarque : Nicolas Sarkozy a exprimé une volonté d'éviter que la prison soit une école du crime, dans ce cas du terrorisme. La remarque n'est pas sans fondement : la prison est souvent une école du crime. Mais le dénoncer ou le savoir ne suffit pas et la solution n'est pas aisée. J'avais un ami belge, hélas décédé aujourd'hui, qui était visiteur de prison à Gand, avec un statut identique à celui des prêtres et autres imams, mais au titre de ce que l'on appelle en Belgique la Libre Pensée. Il arrive que les belges aient de bonnes pratiques. Il était frappé, me disait-il, par l'incapacité de la plupart des criminels à comprendre et anticiper les conséquences de leurs actes, sur leurs victimes et sur eux-mêmes. Comment modifier cette situation ? Les norvégiens ont sans doute quelque-chose à nous apprendre, par un système carcéral très différent du nôtre. Mais ils n'ont pas pu éviter qu'un « militant », d'extrême droite celui là, ne tue des jeunes parce qu'ils étaient de gauche.
Des types (ce sont rarement des femmes) qui tirent sur des innocents, c'est fréquent aux États-Unis, et cela se produit partout. Cela doit nous amener ni à surinterpréter, ni à nous résigner.

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