lundi 18 juin 2012

Législatives : second tour


Voici les résultats dans la cinquième circonscription de l'Essonne et, pour comparaison, à Bièvres :


Maud Olivier, PS, est élue Députée de la cinquième circonscription de l'Essonne.

La photo ici présentée a été prise aux Ulis le 17 juin à 22 heures 21 par mes soins.

Nous remercions vivement toutes celles et tous ceux qui par leur travail, par leur soutien et par leur vote ont permis l'élection de Maud Olivier et ont donc choisi de donner à François Hollande les moyens du changement.
Dans l'Essonne sont élus :
Six Députés PS : Manuel Valls, Michel Pouzol, Maud Olivier, François Lamy, Thierry Mandon, Marek Boutih
Une Députée  EELV : Eva Sas
Deux Députés UMP : Frank Marlin, Nathalie Kosciusko-Morizet
Un Député «divers droite » (DLR) : Nicolas Dupont-Aignan.
En termes plus synthétiques, 7 députés de la majorité présidentielle, 3 députés d'opposition sont élus dans l'Essonne.
Au niveau national, voici une photo du résultat : [pour agrandir cette image du Monde daté du 19 juin, cliquez dessus]

Il y a eu 44% d'abstentions, c'est beaucoup. Le PS obtient à lui seul la majorité de l'Assemblée Nationale, l'UMP perd une centaine de sièges,  l'extrême droite obtient trois sièges (dont deux FN), le MODEM est très affaibli (sans doute à trois sièges), le Front de Gauche obtient dix sièges, ce qui est insuffisant pour former un groupe parlementaire. EELV obtient 18 sièges, le Nouveau Centre 14 sièges.
Globalement, le gouvernement est soutenu par une majorité parlementaire claire. Je choisis cette manière de dire plutôt que « dispose d'une majorité parlementaire » ; je préfère que le gouvernement ne dispose pas de l'Assemblée Nationale mais que cette Assemblée soutienne le Gouvernement dans son travail. Ce n'est pas une question de mots mais de pratiques.
La majorité parlementaire, certes forte en tenant compte de la majorité de gauche au Sénat, n'atteint pas les trois cinquième (alias 60%), ce qui ne permet pas à la dite gauche de modifier la constitution sans alliés dépassant la majorité présidentielle. Le nécessaire relatif consensus dans ce domaine n'est pas atteint avec les seules voix de gauche. Il faudra donc être très convaincants pour étendre le vote aux municipales à certains étrangers, par exemple.

Commentaires

L'association du système de scrutin au comportement des électeurs amplifie les mouvements. C'est une bonne chose que le gouvernement n'ait pas à marchander les moyens de son action, ce serait une mauvaise chose qu'il n'écoute que lui-même. L'aspect « rouleau compresseur » doit être tempéré par une écoute attentive d'abord des autres élus de gauche, plus généralement de tous les élus. Ceci dit, lorsqu'il y a divergence totale sur les causes de nos problèmes, il n'est pas possible de mettre en œuvre des solutions consensuelles. Selon que la cause du problème est la paresse et l'inconscience du peuple ramolli ou la cupidité des financiers, les solutions ne sont pas les mêmes.
J'entendais une copine bien biévroise dire qu'il était tout à fait possible d'être écologiste et de droite, que ça n'a rien à voir. Ce n'est pas l'avis de la majorité de l'écologie politique qui pense, semble-t-il avec quelque raison, que la préservation de la planète, dont nous-même dépendons quelque peu, est peu compatible avec la fuite en avant perpétuelle nécessaire à la finance. Mais, à mon humble avis, une idée proche de la sienne quoique distincte n'est pas sans fondement : être de gauche ne garantit pas un comportement écologiquement optimal. Encore faut-il, notamment, parvenir à sortir de la nécessité d'une croissance gaspilleuse pour inventer disons une croissance intelligente. Ce n'est pas gagné et la culture de gauche n'a pas totalement métabolisé les limites de la planète, qui lui apparaissent parfois comme de bonnes idées à examiner plus tard, lorsque les urgences seront traitées. Nous devons donc certes écouter nos amis d'EELV (ou même d'écologistes cherchant à se dégager de l'alternative gauche-droite), et surtout réfléchir nous-mêmes.
Le centre a été laminé par la bipolarisation. Il est vrai que la position de François Bayrou, partageant l'analyse économique avec la droite mais partageant cependant le gros des valeurs humanistes de la gauche, est difficile à tenir à la fois dans la pratique, dans la théorie et dans l'opinion des électeurs.
Le centre droit n'est-il qu'un faux nez de la droite la plus classique ? Pas sûr, ou du moins cela dépend de ce que l'on appelle la droite classique : il est différent de la droite extrême incarnée par le FN et une fraction actuellement non mesurable de l'UMP. Que va-t-il sortir de la traversée du désert de l'UMP ? Moi pas savoir, moi étranger à l'ump.
Et la gauche de la gauche ? Il y a plusieurs choses à faire ensemble ; j'en vois surtout deux : coopérer dans de nécessaires actions de résistance (on appelle ça des luttes), confronter nos recherches sur quelques facettes de la société humaine à construire.
L'essentiel est : le gouvernement va pouvoir s'ajuster rapidement ; l'Assemblée Nationale également : remplacement des Ministres par leurs suppléants, mise en place des cabinets, des assistants parlementaires, des commissions, d'une partie de la haute administration, des liens avec « le terrain ». Rendons hommage à Maud Olivier pour son engagement à ne conserver aucune fonction exécutive ni au Conseil Général ni en Mairie. Aidons la à ce que ce choix du non-cumul ne signifie pas se couper du terrain. Faisons en sorte que nous ne soyons pas surtout un « terrain » que labourent des élites mais un terrain où germent et se développent les forces d'innovation – pas seulement technologique, également sociales et démocratiques - ; que le peuple avec son travail, qui est la vraie poule aux œufs d'or, avance en maîtrisant de mieux en mieux son devenir, plutôt qu'en se laissant bercer par la communication du type « faites moi confiance, c'est trop compliqué pour vous ».
Bon. On va se reposer un peu ; puis on va s'occuper d'éviter que les élus ne se croient tranquilles pour cinq ans ; celles et ceux que nous apprécions ne sont pas dans cet état d'esprit. On va se faire écouter ; ça suppose aussi que l'on ne se laisse pas aller à penser et dire trop de bêtises, que l'on ne remplace pas nos têtes par nos réflexes ; que l'on progresse dans les débats qui nous traversent nous-mêmes, dans ceux que d'autres ont déjà explorés ; que l'on ne se laisse pas récupérer par TINA : there is no alternative, il n'y a pas d'alternative au pouvoir des marchés financiers. Mais si, il y a des alternatives. Nous venons de dégager un peu d'espace pour cela, en dégageant la droite. Il faut s'en servir, de cet espace.

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