mardi 24 avril 2012

Les résultats du premier tour et maintenant..


Nous avons gagné une bataille en portant au premier tour des élections François Hollande en tête des candidats ; que toutes celles et tous ceux qui ont voté pour le changement soient remerciés.

Quels sont les résultats à Bièvres et que peut-on remarquer ?

Il y a dans notre commune 3066 inscrits ; 2517 personnes ont voté, dont 2475 se sont exprimés.
Le taux de participation, de 82% est meilleur encore qu'au niveau national.
Eva Joly a obtenu 3,15% des suffrages exprimés
Marine Le Pen 9,74%
Nicolas Sarkozy 39,11%
Jean-Luc Mélenchon 9,41%
Philippe Poutou 0,77%
Nathalie Arthaud 0,24%
Jacques Cheminade 0,16%
François Bayrou 11,88%
Nicolas Dupont-Aignan 1,58%
François Hollande 23,96%
Blancs ou Nuls 1,37%
Que remarquons nous ?
Deux choses : les droites et le centre sont plus représentés à Bièvres de 6,3% (pour moitié chacune en gros) alors que les gauches sont moins représentées de 6,2%. Les deux tiers de la sur-représentation de Nicolas Sarkozy (11,9%) viennent de la sous-représentation du FN (8,2%). Nous vous ferons grâce des analyses plus fines, à part une peut-être : la sensibilité écologiste, quoique un peu mieux représentée à Bièvres est ici aussi masquée par un choix de « vote utile ». Globalement, il y a donc ici une nette majorité de droite que nous qualifierons de modérée, comme il est d'usage.
Que dire de la campagne du premier tour ?
Les professionnels qui collent des affiches pour NS sont bien financés et très attentifs ; trop envahissants, peut-être. Des inconnus peu civiques se permettent de saccager l'affichage officiel. Ils sont opposés à l'idée d'élection ? On aimerait un peu plus de respect. Peu de réunions publiques : beaucoup se contentent de la télé ; dans notre bourg, pourtant, on a pu écouter, être écoutés et échanger avec des gens en chair et en os qui n'étaient pas des robots. On continuera.

Et maintenant ?

On peut confirmer quelques éléments d'analyse. NS persiste et signe à jouer avec la peur, à opposer les uns aux autres : travailleurs et chômeurs, « vrais travailleurs » et les autres (?), sédentaires et Roms, dépensiers et rigoureux... Il stigmatise l'assistanat pour détricoter la solidarité. Il critique (ou critiquait ?) les financiers irresponsables mais les considère comme des exceptions qui confirment la règle et ne fait rien contre les paradis fiscaux. Ce sont des postures d'opportunité : il a augmenté la dette de manière massive en expliquant qu'il luttait contre elle. En terme de sécurité, la situation n'est certes pas dramatique, mais il ne l'améliore pas. Par exemple vouloir augmenter les peines plancher signifie bien sûr déresponsabiliser la Justice, rendre automatiques les sanctions (par ordinateurs comme pour les excès de vitesse ?) au lieu de laisser la Justice distinguer les situations, analyser les circonstances des faits, les conséquences des sanctions. L'immigration est montrée du doigt mais il n'ose pas vraiment y toucher : c'est bien utile pour faire baisser les salaires. Et si cela focalise la rage d'une part du peuple, après tout tant pis - tant mieux, peut-il penser.
Pour nous, nous choisissons l'espérance : redonner un avenir à la jeunesse, favoriser la production dans notre pays, protéger ceux qui en ont besoin. D'une main nous voulons maîtriser les comportements financiers risqués – ils prennent des risques avec ce que nous avons et ce que nous pourrions avoir demain par notre travail – notamment en séparant les banques de dépôt des banques d'affaire, afin de sortir de la logique « face je gagne, pile tu perds » qui fait payer au contribuable les dettes de jeu des financiers. D'une autre main nous voulons ouvrir des fenêtres à ceux – entrepreneurs et autres travailleurs – qui veulent travailler dans et pour la justice et la solidarité, notamment par l'Entreprise Solidaire et Sociale. Nous voulons des règles qui canalisent et maîtrisent les conséquences de l'action des cupides et des règles qui facilitent l'action des gens de bonne volonté. Il y a les deux, il faut vivre avec. Nous voulons faciliter l'action de celles et de ceux qui veulent le progrès, sortir des cercles où tant de gens sont enfermés : travailler pour les financiers ou ne plus pouvoir travailler du tout ; peu d'entre nous peuvent refaire un poulailler et un carré de patates. Et nous savons que l'Etat ne peut pas tout. Les « braves gens » de droite, les libéraux économiques croient que la Liberté est menacée par l'Etat ; ils ne comprennent pas (ou font semblant de croire) qu'elles sont menacées par l'obligation de travailler seulement pour enrichir les cupides, par la difficulté croissante à travailler pour d'autres buts. Les ordinateurs des traders ne cherchent à optimiser que les gains financiers. Ils ne prennent le reste en compte que comme des contraintes, et veulent les faire sauter, ces contraintes. Nous voulons des comportements responsables, qui prennent en compte l'avenir, les ressources limitées, la planète, le besoin pour tous de travailler, qui comprennent la stupidité (ou l'arnaque) qu'il y a à prétendre vouloir que tout le monde travaille disons 38 heures, de préférence davantage, tout en continuant à améliorer la productivité et en préservant l'environnement.
Nous savons que nous avons besoin de faire des efforts. Si par malheur le changement n'est pas obtenu, la réalité sera encore masquée : on nous désignera de faux ennemis, ceux qui pourront travailler le feront pour enrichir les spéculateurs, les autres raseront les murs. Si par la volonté du peuple nous optons pour le changement que porte François Hollande, nous aurons besoin d'efforts pour plusieurs raisons :
Reprendre le pouvoir abandonné aux cupides ne peut en aucun cas être facile et les élections ne sont qu'une condition nécessaire ; la difficulté sera de reconstruire des moyens en grande partie confisqués par des financiers irresponsables. Le désendettement est un passage obligé pour reprendre notre liberté. On est loin de la démagogie.
François Hollande a beaucoup compris mais peut-être pas tout, ce n'est pas Dieu le père : il semble penser que la crise actuelle est une phase d'un cycle et que la roue continuera à tourner ; d'autres pensent que le problème n'est pas une phase de cycle mais plus structurel, plus fondamental et que nous avons besoin de vraies métamorphoses. Personnellement, je pense plutôt cela ; et je ne crois pas que FH soit fermé à cette idée. C'est important mais à vrai dire nous ne savons pas avec certitude et cela ne nous empêche pas de faire des efforts (intelligence et quelque sueur, sans doute) ensemble pour que les décisions qui déterminent nos vies ne soient pas dirigées par la volonté de profits à deux chiffres des égoïstes mais par l'association intelligente des enjeux multiples : ne pas dilapider « nos » patrimoines, travailler mieux sans gaspiller notre temps, notre santé, notre environnement, produire les biens et les services dont nous avons besoin et même ceux dont nous avons envie, dans leur diversité, dans la diversité de nos désirs et de nos capacités. Pas tous en rang au service de la finance, éblouis de pseudo diversités (smartphones blancs ou smartphones noirs). FH ne cherche pas à être un monarque élu : nous aurons tous à penser, à décider, à agir.
Nous aurons des problèmes difficiles à résoudre, que cela nous fasse plaisir ou non : la nécessité de maîtriser l'immigration dans un contexte où nous avons un fort chômage est incontournable ; on tâchera de le faire avec humanité, intelligence, modération, mais c'est incontournable ; sans appel à la haine. La nécessité de prendre garde à notre planète n'est pas un délire de bobos ou une mode, elle concerne le peuple, qui est même le premier concerné, comme pour la sécurité : naguère, les riches habitaient seulement à l'ouest, du bon coté du vent par rapport aux fumées. Aujourd'hui, les produits pleins de pesticides ne sont pas mangés surtout par les riches ; demain, il faut que les habitations du peuple soient économes en énergie, sinon il aura froid.
Une suggestion : vu que même un Président ne peut décider entièrement de l'avenir, ça pourrait être utile que les candidats ne fassent pas seulement des promesses mais disent aussi quelles sont leurs variables d'ajustement pour faire face aux imprévus.

Votons François Hollande ; pas pour se la couler douce, mais pour que nos efforts soient utiles, pour qu'ils ne soient pas confisqués par les cupides. Confiance et mobilisation ; pas seulement dans les quinze jours qui viennent.

Aucun commentaire: