Nous avons gagné une bataille en portant au premier
tour des élections François Hollande en tête des candidats ;
que toutes celles et tous ceux qui ont voté pour le changement
soient remerciés.
Quels sont les résultats à Bièvres et que peut-on remarquer ?
Il y a dans notre commune 3066 inscrits ; 2517
personnes ont voté, dont 2475 se sont exprimés.
Le taux de participation, de 82% est meilleur encore
qu'au niveau national.
Eva Joly a obtenu 3,15%
des suffrages exprimés
Marine Le Pen 9,74%
Nicolas Sarkozy 39,11%
Jean-Luc Mélenchon
9,41%
Philippe Poutou 0,77%
Nathalie Arthaud 0,24%
Jacques Cheminade 0,16%
François Bayrou 11,88%
Nicolas Dupont-Aignan
1,58%
François Hollande
23,96%
Blancs ou Nuls 1,37%
Que remarquons nous ?
Deux
choses : les droites et le centre sont plus représentés à
Bièvres de 6,3% (pour moitié chacune en gros) alors que les gauches
sont moins représentées de 6,2%. Les deux tiers de la
sur-représentation de Nicolas Sarkozy (11,9%) viennent de la
sous-représentation du FN (8,2%). Nous vous ferons grâce des
analyses plus fines, à part une peut-être : la sensibilité
écologiste, quoique un peu mieux représentée à Bièvres est ici
aussi masquée par un choix de « vote utile ».
Globalement, il y a donc ici une nette majorité de droite que nous
qualifierons de modérée, comme il est d'usage.
Que
dire de la campagne du premier tour ?
Les
professionnels qui collent des affiches pour NS sont bien financés
et très attentifs ; trop envahissants, peut-être. Des
inconnus peu civiques se permettent de saccager l'affichage officiel.
Ils sont opposés à l'idée d'élection ? On aimerait un peu
plus de respect. Peu de réunions publiques : beaucoup se
contentent de la télé ; dans notre bourg, pourtant, on a pu
écouter, être écoutés et échanger avec des gens en chair et en
os qui n'étaient pas des robots. On continuera.
Et maintenant ?
On
peut confirmer quelques éléments d'analyse. NS persiste et signe à
jouer avec la peur, à opposer les uns aux autres : travailleurs
et chômeurs, « vrais travailleurs » et les autres (?),
sédentaires et Roms, dépensiers et rigoureux... Il stigmatise
l'assistanat pour détricoter la solidarité. Il critique (ou
critiquait ?) les financiers irresponsables mais les considère comme
des exceptions qui confirment la règle et ne fait rien contre les
paradis fiscaux. Ce sont des postures d'opportunité : il a
augmenté la dette de manière massive en expliquant qu'il luttait
contre elle. En terme de sécurité, la situation n'est certes pas
dramatique, mais il ne l'améliore pas. Par exemple vouloir augmenter
les peines plancher signifie bien sûr déresponsabiliser la Justice,
rendre automatiques les sanctions (par ordinateurs comme pour les
excès de vitesse ?) au lieu de laisser la Justice distinguer les
situations, analyser les circonstances des faits, les conséquences
des sanctions. L'immigration est montrée du doigt mais il n'ose pas
vraiment y toucher : c'est bien utile pour faire baisser les
salaires. Et si cela focalise la rage d'une part du peuple, après
tout tant pis - tant mieux, peut-il penser.
Pour nous, nous
choisissons l'espérance : redonner un avenir à la jeunesse,
favoriser la production dans notre pays, protéger ceux qui en ont
besoin. D'une main nous voulons maîtriser les comportements financiers risqués
– ils prennent des risques avec ce que nous avons et ce que nous
pourrions avoir demain par notre travail – notamment en séparant
les banques de dépôt des banques d'affaire, afin de sortir de la
logique « face je gagne, pile tu perds » qui fait payer
au contribuable les dettes de jeu des financiers. D'une autre main
nous voulons ouvrir des fenêtres à ceux – entrepreneurs et autres
travailleurs – qui veulent travailler dans et pour la justice et la
solidarité, notamment par l'Entreprise Solidaire et Sociale. Nous
voulons des règles qui canalisent et maîtrisent les conséquences
de l'action des cupides et des règles qui facilitent l'action
des gens de bonne volonté. Il y a les deux, il faut vivre avec. Nous
voulons faciliter l'action de celles et de ceux qui veulent le progrès,
sortir des cercles où tant de gens sont enfermés : travailler
pour les financiers ou ne plus pouvoir travailler du tout ; peu
d'entre nous peuvent refaire un poulailler et un carré de patates.
Et nous savons que l'Etat ne peut pas tout. Les « braves gens »
de droite, les libéraux économiques croient que la Liberté est
menacée par l'Etat ; ils ne comprennent pas (ou font semblant
de croire) qu'elles sont menacées par l'obligation de
travailler seulement pour enrichir les cupides, par la difficulté
croissante à travailler pour d'autres buts. Les ordinateurs des
traders ne cherchent à
optimiser que les gains financiers. Ils ne prennent le reste
en compte que comme des contraintes, et veulent les faire
sauter, ces contraintes. Nous voulons des comportements responsables,
qui prennent en compte l'avenir, les ressources limitées, la
planète, le besoin pour tous de travailler, qui comprennent la stupidité (ou
l'arnaque) qu'il y a à prétendre vouloir que tout le monde travaille disons
38 heures, de préférence davantage, tout en continuant à améliorer
la productivité et en préservant l'environnement.
Nous savons que nous avons besoin de faire des
efforts. Si par malheur le changement n'est pas obtenu, la réalité
sera encore masquée : on nous désignera de faux ennemis, ceux
qui pourront travailler le feront pour enrichir les spéculateurs,
les autres raseront les murs. Si par la volonté du peuple nous
optons pour le changement que porte François Hollande, nous aurons
besoin d'efforts pour plusieurs raisons :
Reprendre le pouvoir
abandonné aux cupides ne peut en aucun cas être facile et les
élections ne sont qu'une condition nécessaire ; la difficulté
sera de reconstruire des moyens en grande partie confisqués par des
financiers irresponsables. Le désendettement est un passage obligé pour reprendre notre liberté. On est loin de la démagogie.
François Hollande a
beaucoup compris mais peut-être pas tout, ce n'est pas Dieu le
père : il semble penser que la crise actuelle est une phase
d'un cycle et que la roue continuera à tourner ; d'autres
pensent que le problème n'est pas une phase de cycle mais plus
structurel, plus fondamental et que nous avons besoin de vraies
métamorphoses. Personnellement, je pense plutôt cela ; et je
ne crois pas que FH soit fermé à cette idée. C'est important mais
à vrai dire nous ne savons pas avec certitude et cela ne nous
empêche pas de faire des efforts (intelligence et quelque sueur, sans doute)
ensemble pour que les décisions qui déterminent nos vies ne soient
pas dirigées par la volonté de profits à deux chiffres des
égoïstes mais par l'association intelligente des enjeux
multiples : ne pas dilapider « nos »
patrimoines, travailler mieux sans gaspiller notre temps, notre
santé, notre environnement, produire les biens et les services dont
nous avons besoin et même ceux dont nous avons envie, dans leur
diversité, dans la diversité de nos désirs et de nos capacités.
Pas tous en rang au service de la finance, éblouis de pseudo
diversités (smartphones blancs ou smartphones noirs).
FH ne cherche pas à être un monarque élu : nous aurons tous à
penser, à décider, à agir.
Nous aurons des
problèmes difficiles à résoudre, que cela nous fasse plaisir ou
non : la nécessité de maîtriser l'immigration dans un
contexte où nous avons un fort chômage est incontournable ; on
tâchera de le faire avec humanité, intelligence, modération, mais
c'est incontournable ; sans appel à la haine. La nécessité de
prendre garde à notre planète n'est pas un délire de bobos ou une
mode, elle concerne le peuple, qui est même le premier concerné,
comme pour la sécurité : naguère, les riches habitaient
seulement à l'ouest, du bon coté du vent par rapport aux fumées.
Aujourd'hui, les produits pleins de pesticides ne sont pas mangés
surtout par les riches ; demain, il faut que les habitations du
peuple soient économes en énergie, sinon il aura froid.
Une suggestion : vu que même un Président ne peut décider entièrement de l'avenir, ça pourrait être utile que les candidats ne fassent pas seulement des promesses mais disent aussi quelles sont leurs variables d'ajustement pour faire face aux imprévus.
Votons François Hollande ; pas pour se la
couler douce, mais pour que nos efforts soient utiles, pour qu'ils ne
soient pas confisqués par les cupides. Confiance et mobilisation ;
pas seulement dans les quinze jours qui viennent.
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